
Du 25 au 29 janvier, le tout premier Forum national de l’action climatique réunira plus de 500 décideurs et professionnels lors de conférences et tables rondes. Ils présenteront des projets concrets mis en place dans toutes les régions du Québec pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et accroître la résilience des communautés face aux changements climatiques.
Parmi les personnes qui prendront la parole, on retrouvera beaucoup de représentants des régions. « La formule virtuelle nous permet d’avoir des intervenants des quatre coins du Québec, ce qu’on aurait peut-être moins été en mesure de faire si on avait fait un événement national dans une grande ville », explique Martin Vaillancourt, directeur général du Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ) qui organise l’événement. « C’est probablement le seul avantage du format virtuel! »
L’Est-du-Québec viendra parler de transport collectif, un défi dans les régions peu denses. On pourra ainsi savoir grâce à Patrick Morin (CRE du Bas-Saint-Laurent) où en est le projet de mise en place d’un réseau au Bas-Saint-Laurent, tandis qu’Élyse Tremblay (CRE Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine) et Marie-Andrée Pichette (Régie intermunicipale de transport) expliqueront comment sont gérés et financés les réseaux gaspésiens et madelinots.
Montrer les forces de chacun
Tant les villes que les zones rurales ont leur rôle à jouer dans la lutte aux changements climatiques, mais leurs réalités sont différentes. « Souvent, les régions ont des ressources naturelles qui pourraient être mises à profit, par exemple en utilisant de la biomasse forestière pour remplacer des combustibles fossiles, illustre M. Vaillancourt. Il est également plus simple de protéger des espaces naturels dans des endroits où la pression urbaine est moins grande. »
Le Plan pour une économie verte (PEV), adopté par le gouvernement Legault en novembre dernier, sera largement évoqué : la première demi-journée de discussion, lundi matin, lui sera consacrée. Plusieurs organisations écologistes ont critiqué ce plan à sa sortie, le jugeant pas assez contraignant.
« C’est sûr que des tables rondes vont s’intéresser aux qualités et aux limites du PEV. Au RNCREQ, on a une approche pragmatique : on va l’utiliser comme il se présente », déclare Martin Vaillancourt, tout en précisant que « nos panélistes se rendent bien compte que la solution de remplacer tous les véhicules du Québec par des voitures électriques, c’est bancal… »
Outiller le monde municipal
Ce forum s’adresse principalement aux « leaders du climat » qui mènent déjà des projets à l’échelle municipale ou régionale et s’intéressent à ce qui se fait ailleurs. Mais les « leaders potentiels » qui veulent passer à l’action et cherchent à savoir comment financer des projets sont également les bienvenus. Il en est de même des citoyens engagés puisque ce sont eux qui, la plupart du temps, sensibilisent leurs élus et en font des leaders potentiels.
Au fil des jours, on parlera électrification, mobilité durable, infrastructures vertes et aménagement durable du territoire. Les représentants du monde municipal seront ainsi outillés pour appréhender le défi des changements climatiques et réfléchir à des solutions à mettre en œuvre localement.
Abordera-t-on des propositions disruptives comme la décroissance, dont on parle de plus en plus? « Ça fait son chemin », assure le directeur général du RNCREQ, tout en rappelant que « ce n’est pas encore le courant principal ». La réflexion sur la décarbonisation de l’économie implique « des enjeux de croissance et de modèle actuel », note-t-il toutefois.
Les personnes intéressées peuvent s’inscrire sur le site du RNCREQ, ce qui leur donnera automatiquement accès aux cinq demi-journées du Forum de l’action climatique. À la fin de chaque matinée, il sera possible d’aller faire un brin de jasette avec les différents conférenciers et panélistes dans des salles virtuelles créées à cet effet.