
L’auteur fait partie de l’Initiative de journalisme local
Un groupe de citoyen.nes a déposé au conseil municipal de Rimouski du 18 septembre une lettre adressée au maire Guy Caron. Elle contient les inquiétudes des citoyen.nes concernant le projet de développement résidentiel envisagé dans le boisé et les terres humides de Pointe-au-Père.
En plus d’exprimer des inquiétudes, la lettre présente plusieurs propositions et alternatives qui positionneraient Rimouski comme Ville Inspirante dans un contexte de crise climatique, en accord avec l’Appel aux maires et mairesses signé le printemps dernier.
La lettre demande aussi une Évaluation des impacts sur la santé (ÉIS) que la destruction du boisé et des terres humides causera.
Le groupe de citoyen.nes auteurices de la lettre inscrit la problématique de la crise du logement au cœur de leur argumentaire, en démontrant que le projet de Pointe-au-Père ne peut se placer comme une solution, car il ne répond pas au besoin réel de la population de Rimouski, qui a un besoin criant de logements sociaux, communautaires et abordables. La crise climatique et la crise du logement demandent de penser le développement urbain autrement.
Aux yeux de la trentaine de citoyen.nes qui cosignent la présente lettre – dont la plupart le font en tant que parents, mais aussi comme médecins, travailleur.ses de la santé ou biologistes -, le projet de développement à Pointe-au-Père contribue à l’étalement urbain. Or, la solution se trouve dans l’aménagement et la densification au centre-ville à échelle humaine, avec plus de transport collectif. Ce type d’aménagement évite la destruction d’espaces naturels. Surtout que le Boisé de Pointe-au-Père est très fréquenté par de très nombreux.ses citoyen.nes et qu’il contribue à leur santé physique et mentale.
De plus, les résultats de la démarche de consultation citoyenne Rimouski 2030, au printemps dernier, ont démontré la grande priorité accordée par les citoyen.nes aux enjeux climatiques, et les résultats de la consultation en ligne sur le nouveau milieu de vie à Pointe-au-Père ont fait ressortir qu’une très grande majorité des participant.es étaient d’accord avec la conservation des espaces verts, avec la préservation des milieux humides, et qu’elle était en désaccord avec un développement résidentiel à Pointe-au-Père. Ce rapport était jusqu’à tout récemment en ligne, mais n’est plus disponible…
Parce qu’elle possède le boisé et les terres humides de Pointe-au-Père en cause dans le projet de développement, les citoyen.nes souhaitent que ce milieu naturel soit plutôt transformé en parc municipal naturel et en réserve de biodiversité. À leurs yeux, changer de direction sera, de la part du maire et de son équipe, une preuve de courage et d’écoute des citoyen.nes qui ont participé aux consultations publiques mais aussi aux dernières élections municipales, et une preuve de vision et d’engagement envers les générations actuelles et futures.
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Dre Dominique Bourassa Médecin de famille, mère et participante à l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME).