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La cohabitation, une solution pour la crise du logement

Par Mathieu Perchat le 2023/04
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La cohabitation, une solution pour la crise du logement

Par Mathieu Perchat le 2023/04

L’auteur fait partie de l’Initiative de journalisme local

La rareté de logements se confirme, rapporte la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), selon laquelle le nombre d’appartements libres était en deçà de 1 % dans plusieurs régions de la province. Le taux de logements vacants est maintenant d’à peine 0,2 % dans le Bas-Saint-Laurent.

Dans une optique de durabilité, la minéralisation des sols et la destruction d’espaces naturels sont à éviter ; c’est pour cette raison qu’il nous faut repenser notre manière d’habiter, qui ne se fait pas que dans la manière dont les bâtisses sont construites, mais aussi dans notre manière de les habiter.

Le cohabitat est l’une de ces manières d’habiter qui nous permettrait à la fois de partager des espaces tout en conservant un espace privé, de pallier la solitude entrainée par nos habitations actuelles en tant qu’unité individuelle et de nous permettre d’avoir un mode de vie durable. Pour le définir simplement, « le cohabitat est un habitat collectif tourné vers l’économie du partage » (Mahut, Ye, 2023).

                Le cohabitat se fonde sur le constat que le besoin de se loger est bien souvent assouvi seul. Chaque petit ménage possède sa bâtisse (appartement) privée sous le mode de la famille nucléaire. Il y a une difficulté à habiter réellement avec les autres personnes qui nous entourent. Les voisin.es ne sont pas des personnes avec lesquelles on habite l’espace, on ne fait qu’occuper un espace qui se touche. Et cela provient du fait qu’il n’y a pas un soin apporté à cet espace commun par les habitant.es qui l’utilisent. En un moment, les projets communs sont des liens sociaux qui nous permettent de nous investir dans une communauté, de faire communauté. Par exemple, dans le cohabitat, les projets peuvent se présenter sous la forme de participation à des ateliers de conception, des groupes de consultation, des comités ou encore des assemblées générales pour décider de l’avenir de la cohabitation (Mahut, Ye, 2023).

Mais avec nos unités individuelles, il n’y a que des projets individuels, chacun dans son coin qui s’occupe de tailler ses propres arbres, sa propre pelouse, etc. Ainsi, ce mode d’habitation ne favorise pas la création de projets communs. Le cohabitat est alors un mode de l’habiter qui favorise ce commun (en tout en préservant l’espace privé, sans toutefois le cloisonner).

Ce mode de vie en cohabitation se matérialise selon les contraintes des lieux, les personnes qui lui donnent vie, il est donc adaptable selon les besoins de l’espace et des habitant.es. Le cohabitat, surtout présent en Europe, et qui tend à s’installer au Québec, dont le second projet voit le jour dans le petit village de Neuville situé un peu à l’ouest de Québec. Dans ce village, le cohabitat encourage la collectivisation des biens et des tâches dans le but de créer des voisinages solidaires. Le soin apporté à un environnement est ce qui lie la communauté.

Il est difficile de se représenter cette cohabitation. Le fait que ce soit un modèle de logement hors des conventions en est l’une des causes.

Concrètement, il se présente à travers de petits logements privatifs réduits à proposer l’essentiel, le reste des espaces sont communs. Par exemple, les espaces privatifs sont réduits à des chambres semi-équipées. Il est donc possible de faire une petite retraite chez soi, puis d’aller profiter de la compagnie dans les espaces dédiés. Qui se composeraient d’aménagement de salles communes, des espaces de travail, ou encore des services et des commerces situés dans la cohabitation. Les logements et espaces communs doivent être adaptés aux différents styles de vie, aux âges et aux besoins les plus divers. Le fait que ce soit ce type de logement assure un prix relativement bas et donc accessible.

De ce fait, « l’économie du partage permet l’accessibilité à plus de ressources, et non pas à moins » (Mahut, Ye, 2023). Pour qu’un tel projet soit pérenne, le dialogue doit se faire autour d’intégration de valeurs communes plutôt que de préférences personnelles.

« L’enthousiasme suscité par les premiers projets pilotes montre qu’une part de la population est prête à adopter un mode de vie plus durable et à s’ouvrir à un mode de propriété qui troque la recherche du profit personnel pour celle du bien commun » (Mahut, Ye, 2023).

Sources :

https://www.ledevoir.com/societe/787711/i-le-devoir-i-de-cite-le-cohabitat-fait-des-petits-au-quebec-malgre-les-obstacles?fbclid=IwAR06OC3ueV81NVO-O_dxjqegNWxsg57O7CHYWrFjG3xMMUCaLBQS9xNP98Q

Christina Eva Mahut et Keyan Ye, Le cohabitat : un créneau professionnel à occuper au Québec Printemps 2023 | Vol. 34 no 1 | Bourses universitaires, URL : https://www.oaq.com/article-magazine/le-cohabitat-un-creneau-professionnel-a-occuper-au-quebec/?fbclid=IwAR3UTkG17zN48IiGIcnQoF7ZJd-ybrJ8AFJRfCaSGMvWEG3_oOTDIsYOE4g

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