
Depuis le début de la semaine, le Comité ZIP du Sud-de-l’Estuaire a entrepris la restauration d’un tronçon de plage particulièrement malmené à Saint-Ulric. D’ici quelques jours, l’endroit aura retrouvé son aspect naturel, pour le plus grand bonheur des poissons mais aussi des voisins.
Situé à l’entrée ouest du village, tout près de l’embranchement de la rue principale et de la route 132, l’endroit a souffert de l’insouciance humaine dans le passé : il a servi de dépotoir pendant des années. « Des carcasses d’auto ont été enfouies là il y a plus de 60 ans, explique le chargé de projet du Comité ZIP Jonathan Pothier. Il y avait un garage à proximité, le propriétaire a placé ça sur le bord du fleuve, et a fait un remblai par-dessus. » Selon Jean-Guy Lévesque, fils de ce garagiste, cette pratique était très courante sur la côte à cette époque, par manque de services appropriés pour gérer les automobiles en fin de vie.
Des dalles de béton, des morceaux de plastique et toutes sortes d’autres déchets complètent ce sinistre tableau qui est longtemps resté invisible aux yeux des passants. Mais l’érosion côtière a fait son œuvre et a déterré des morceaux de moteur et de pare-chocs, des gravats et des pneus qui, jusqu’à mardi, parsemaient la plage sur 200 mètres de long.
Un travail en trois étapes
En début de semaine, un entrepreneur du coin est venu retirer ces immondices à l’aide de sa pelle mécanique. L’ancien dépotoir a été vidé, ses déchets ont été triés pour être recyclés autant que faire se peut, la terre nettoyée a été remise en place. Le Comité ZIP procède maintenant à une recharge sédimentaire, qui va permettre à la plage de retrouver sa morphologie naturelle.
Suivra ensuite la dernière étape : la plantation de végétaux, afin de protéger la plage contre l’érosion. Ainsi, dans les prochains jours, ce sont près de 5500 plants d’élyme des sables et 140 rosiers inermes qui prendront place sur 1000 mètres carrés, un travail qui sera réalisé par les employés du Comité ZIP. Ces plantes permettront d’accroître la biodiversité de la zone.
Selon Jonathan Pothier, les poissons apprécieront également ce nouvel environnement : « Il y a une population qui fraie beaucoup dans la région, c’est le capelan. Mais avec les déchets, ce n’était pas un bon endroit où venir rouler pour le capelan. En renaturalisant la plage, on va donner un habitat sain à cette espèce. » Et aussi aux promeneurs du bord de mer, qui n’aiment jamais rencontrer un pneu échoué sur la grève…