
Si Le Bic est réputé pour son cachet et ses restaurants, l’histoire de ce village est intrinsèquement liée à la mer. C’est que rappelle le Comité du patrimoine naturel et culturel du Bic dans sa toute nouvelle publication Le Bic, une histoire maritime, un livre d’une soixantaine de pages qui couvre 500 ans d’interactions entre les humains et les flots du Saint-Laurent dans ce coin de la province.
En effet, les Premières nations qui fréquentaient la région avant l’arrivée des Européens étaient déjà des marins aguerris qui s’adonnaient à la pêche ou à la chasse au phoque. Les Mi’gmaq construisaient notamment des canots d’écorce, parfois équipés d’une voile. Plus tard, au 17e siècle, le havre du Bic s’impose comme une escale pour les bateaux européens remontant l’estuaire du Saint-Laurent vers l’important poste de traite de Tadoussac, qui en profitent pour faire du troc avec les Autochtones, chaudrons contre fourrures.
Quelques colons s’installent dans la seigneurie créée en 1675 pour vivre de la pêche, mais c’est surtout les navigateurs qui seront à l’origine de l’essor du Bic, dès 1730. Ces spécialistes de la dangereuse navigation laurentienne vivent dans le village et prennent en main les bateaux venus d’Europe à partir de l’île du Bic, se rendant indispensables au commerce transatlantique. La chaloupe puis la goélette sont leurs moyens de transport de prédilection pour rejoindre les navires. L’activité est périlleuse et nombre de jeunes hommes perdront la vie dans les eaux du fleuve : 133 se noient entre 1815 et 1855.
Les activités de navigation finiront par disparaître au 20e siècle, et si l’on cherche encore le bord de l’eau quand on vient au Bic, c’est avant tout pour les activités de villégiature. La construction navale y est toutefois encore présente, à travers l’atelier des chaloupiers Daniel St-Pierre et Pierre-Luc Morin.
Gratuit pour les Bicois
Les résidents du Bic peuvent se procurer gratuitement l’un des 1500 exemplaires du livre en présentant une preuve de résidence à la bibliothèque Émile-Gagnon. Les autres personnes intéressées par cette épopée maritime peuvent l’acheter sur le site du Comité du patrimoine naturel et culturel du Bic ou à la librairie L’Alphabet de Rimouski.
Il s’agit du deuxième ouvrage du comité, dix ans après le Guide des maisons traditionnelles du Bic. Le livre a demandé des années de travail et pas moins de huit personnes ont travaillé à son élaboration, que ce soit à la recherche d’informations historiques et d’images, à la rédaction ou à la coordination.
Deux ententes de développement culturel du ministère de la Culture et des Communications, la première avec la Ville de Rimouski et la seconde avec la MRC de Rimouski-Neigette, ont permis de financer ce projet.
La coprésidente du Comité du patrimoine naturel et culturel du Bic, Linda Lavoie, pense que ce type d’ouvrage est un bon moyen de sensibiliser la population à l’importance du patrimoine, ici et ailleurs. Vendredi après-midi, elle allait poster un exemplaire à destination de Vancouver, signe que l’histoire du Bic, qui s’inscrit dans celle plus longue de la colonisation et du développement de ce continent, intéresse bien au-delà des frontières du Bas-Saint-Laurent.