Champ libre

Redonner vie au patrimoine

Par Arianne Allard le 2020/05
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Redonner vie au patrimoine

Par Arianne Allard le 2020/05

Sauvegarder le patrimoine bâti au Québec représente un défi de taille. Il n’est pas difficile de penser à tout ce qu’un projet de restauration d’un bâtiment ancestral peut entraîner en termes de dépenses. La facture est salée avant même d’entreprendre les travaux. Or, il n’est pas rare de voir disparaître de la trame bâtie de magnifiques joyaux historiques au détriment de bâtiments plus modernes. Une question se pose : devons-nous restaurer les bâtiments ancestraux en les imprégnant d’une touche de modernité? Ce questionnement est à la source de nombreux débats.

Celles et ceux qui ont eu l’occasion de visiter la nouvelle bibliothèque du Bic avaient peut-être imaginé qu’en raison de sa nouvelle localisation, dans l’ancien presbytère, elle allait porter un cachet historique. Au risque de décevoir certains ou, au contraire, d’attirer de nouveaux regards, ce lieu de rassemblement communautaire a été modernisé afin de s’adapter à une clientèle plus jeune, et on a opté pour une palette de couleurs inspirante qui incite les enfants à s’approprier l’espace.

Bien que le presbytère fasse partie intégrante du décor bucolique du Bic depuis plus de 100 ans, son intérieur a subi une cure de rajeunissement qui s’harmonise avec les fioritures en bois présentes dans toutes les pièces de la bibliothèque. Une mezzanine où de grandes fenêtres rappellent l’architecture ecclésiastique laisse entrer une lumière naturelle. Il va sans dire que la Ville de Rimouski a choisi la voie de la modernisation pour récupérer ce bâtiment patrimonial. La Ville aurait aussi pu détruire ce presbytère, comme on l’a vu pour d’autres bâtiments, mais ici, on a opté pour la réutilisation d’un bâtiment existant. En fait, il ne faut pas nécessairement nous adapter aux traces du passé, mais bien adapter ce passé à notre vie présente. C’est ce que représente cette nouvelle bibliothèque du Bic qui me semble fort bien aménagée.

À la rencontre de l’espace jeunesse

Pendant ma première visite des lieux, j’ai constaté qu’on a porté une attention particulière aux jeunes enfants et aux familles. L’entrée principale comporte un vestiaire qui permet aux parents de laisser manteaux, poussettes, bottes, sacs, etc. Un petit coin café offre aux usagers la possibilité de siroter leur boisson chaude à l’intérieur des lieux. Un coin de lecture ludique, accessible aux jeunes enfants, les incite à se fondre au décor. Durant la saison estivale, un espace détente est accessible dans la véranda. Le deuxième étage est réservé aux salles de conférences et de réunions. S’y trouve également un espace ouvert dédié aux jeunes enfants. Puis, une salle fermée, à la disposition des adolescents, leur permet d’échanger en toute intimité. Comme il s’agit d’une mezzanine, son aire ouverte a le désavantage de faire en sorte que le son voyage d’une extrémité à l’autre. Toutefois, le fait d’avoir opté pour de grandes salles fermées a été bien pensé.

Une nouvelle ère?

Cette nouvelle bibliothèque est la preuve que le mariage du patrimoine et de la modernité a sa place. Pour le Bic, ce lieu de rassemblement permettra certes d’accueillir les jeunes familles, mais aussi d’ouvrir cet espace à de nouveaux projets. Les bibliothèques ne doivent plus être considérées comme des lieux de silence, mais bien plus comme des endroits de créativité et d’expression. 

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