
Un grand mouvement de mobilisation pour la planète se prépare. Le 27 septembre, plusieurs syndicats d’enseignantes et d’enseignants et plusieurs associations étudiantes au Québec (et ailleurs dans le monde) seront en grève. Au Cégep de Rimouski, nous n’aurons pas eu à débattre de la grève, ni nous, les professeurs, ni nos élèves. En décidant de faire du 27 septembre une Journée institutionnelle pour le climat, la Direction du Cégep rallie les rangs de ce vaste mouvement, proclame haut et fort son inquiétude pour l’avenir de la planète et témoigne de sa solidarité avec les jeunes à travers le monde.
Nous ne serons donc pas en grève, mais nous ne serons pas en congé, loin de là. Nous serons en action et nous devons saisir ce moment qui nous est offert pour manifester, à l’instar de plusieurs autres villes du pays et du monde, afin de dire une fois encore la gravité et l’urgence de la situation climatique. Cette journée est organisée, entre autres, par la Direction des études, le Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep de Rimouski (SEECR), le Comité d’action et de concertation en environnement (CACE), le Service d’animation et l’Association générale des étudiantes et étudiants du Cégep de Rimouski (AGECR), mais les activités et la manifestation seront ouvertes à la population.
Plusieurs activités seront offertes dont des conférences, des ateliers, des kiosques d’information et une manifestation à laquelle s’associeront, nous l’espérons, tous ceux et celles, individus ou regroupements, qui le désireront. Nous souhaitons faire du Cégep de Rimouski un point de convergence, mais aussi une école ouverte à toutes et à tous, pour cette journée de grève pour le climat. Le cégep est un lieu d’études, d’analyse et de recherche. Le cégep est aussi le bassin où se concocte l’avenir. Et c’est d’avenir dont nous parlerons dans le cadre de cette journée pour le climat, à laquelle vous êtes toutes et tous conviés.
D’où vient ce mouvement?
Depuis un an environ, sous l’impulsion de la jeune Suédoise Greta Thunberg, des élèves du secondaire et des étudiantes et étudiants universitaires à travers le monde se mettent en grève tous les vendredis : il s’agit de la grève étudiante pour le climat. Ces jeunes ont peur pour leur avenir, que le réchauffement climatique, la perte de biodiversité et l’épuisement des ressources menacent; ils demandent aux gouvernements de cesser les palabres et d’agir enfin, vraiment. Un premier temps fort de cette grève a eu lieu le 15 mars dernier et, sur le plan mondial, c’est à Montréal que la participation a été la plus forte1. Ce n’est pas si étonnant : le Canada est frappé de plein fouet par le réchauffement, comme d’autres pays. Mais le Canada se réchauffe deux fois plus vite que prévu, disent de récentes études2.
À leur suite, un autre mouvement mondial a vu le jour, Earth Strike, Planète en grève pour le climat. Le 27 septembre, en plus d’être un vendredi, est aussi le jour anniversaire de la publication d’un essai majeur, The Silent Spring, paru le 27 septembre 1962. Ce livre de Rachel Carson dénonçait les effets dévastateurs de l’utilisation d’un pesticide synthétique, le DDT, qui décimait les populations d’oiseaux. Ce même DDT fut interdit par la suite. Même si ce produit n’est plus utilisé depuis 1970, on en retrouve encore des traces dans l’environnement.
L’urgence d’agir
Il nous reste peu de temps pour agir de façon durable. Les gouvernements nous parlent d’adaptation. Oui, il faudra s’adapter, mais soyons lucides, il faut surtout et avant tout stopper rapidement et de façon radicale les émissions de gaz à effet de serre : il faut non seulement ralentir le processus, mais également tout faire pour ne pas en rajouter si nous voulons pouvoir cultiver l’espoir.
Le 27 septembre est donc un rendez-vous mondial majeur. Au Cégep de Rimouski, nous travaillons à faire de cette journée un véritable rassemblement mobilisateur pour nos étudiantes et nos étudiants, pour toute la communauté collégiale, mais également pour l’ensemble de la population. Au cours des prochaines semaines, nous ferons connaître le programme d’activités. Parlez-en autour de vous. Préparez vos pancartes (recyclables!) et vos slogans (recyclés?). Notez ce rendez-vous dans vos agendas et venez manifester pour qu’on se donne collectivement le pouvoir de vivre!
Changeons le système, pas le climat!
1. Bernard Barbeau, « Marée humaine pour le climat dans les rues de Montréal », Radio-Canada, https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1158421/manifestation-marche-greve-etudiant-enfant-eleve-montreal-climat-greta-thunberg, 15 mars 2019.
2. Zhang, X., Flato, G., Kirchmeier-Young, M., Vincent, L., Wan, H., Wang, X., Rong, R., Fyfe, J., Li, G., et V.V. Kharin, « Les changements de température et de précipitations au Canada », Rapport sur le climat changeant du Canada, E. Bush et D.S. Lemmen (éd.), gouvernement du Canada, 2019, p. 113-193.