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Le baptême de la petite : le vertige des repères perdus

Par Marion Szymczak le 2018/07
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Le baptême de la petite : le vertige des repères perdus

Par Marion Szymczak le 2018/07

Cet été, le Théâtre du Bic présente Le baptême de la petite, une coproduction du Théâtre des gens d’en bas et de la Compagnie dramatique du Québec. À plusieurs reprises déjà, nous avons pu découvrir au Bic les pièces d’Isabelle Hubert, comme Le cas Joé Ferguson ou encore À tu et à toi. Elle revient pour l’été 2018 avec un repas qui tourne au vinaigre.

Antoine et Maude, quadragénaires un peu bobos et ayant des problèmes d’infertilité, n’ont d’autre choix que de se tourner vers l’adoption pour fonder leur famille. Alléluia! Leur rêve se concrétise enfin : ils seront bientôt les heureux parents d’une petite Chinoise. Pour fêter cela, ils décident d’inviter la sœur d’Antoine, Marie-Ève et son nouveau chum, Rémi. Vient alors l’anodine question du baptême. Aïe aïe aïe… L’étincelle qu’il fallait pour enflammer les échanges et pour que les divergences pointent le bout de leur nez. Pourquoi, en 2018, au Québec, baptiser son enfant? Pourquoi lui imposer une religion? Parce qu’on a toujours fait ça, que c’est la tradition, que c’est un rituel? Parce que tout le monde est baptisé dans la famille? Par amour pour son enfant, doit-on lui inculquer dès son plus jeune âge une spiritualité ou le laisser faire son propre choix?

On pensait qu’on s’était affranchi de la religion, que c’était loin derrière nous, que toutes ces questions n’étaient plus d’actualité et pourtant… Jamais elles ne nous ont quittés. En temps de crise, vers qui ou quoi se tourner pour nous aiguiller? Que faire devant le vertige des repères perdus, les dilemmes moraux, les tourments en tous genres et la nécessité de souligner les grands passages de la vie?

Peut-être se tourner vers le passé pour mieux comprendre le quotidien? C’est ce que propose Jean-Sébastien Ouellette, metteur en scène. Son souhait? Que les spectateurs rient, passent un bon moment entre amis ou en famille et que sur le chemin du retour ils se demandent : « Et toi, tu ferais quoi dans ce cas-là? »

Le baptême de la petite est une réécriture de Chinoiseries, jouée en 2016 au Petit Théâtre du Nord à Blainville, qui s’inspire de la pièce française Le prénom de Matthieu Delaporte et d’Alexandre de la Patellière. Isabelle Hubert y a retranscrit l’évolution des mœurs récentes tout en respectant pleinement le mandat de la Compagnie dramatique du Québec qui propose des créations actuelles basées sur le discours et la réflexion.

Accompagnés des plus jeunes, car un jour ou l’autre ils se poseront eux aussi ces questions, vous pourrez assister aux représentations du 5 juillet au 18 août à 20 h. Préparez-vous à faire la connaissance mouvementée de ces personnages hauts en couleur interprétés par Catherine de Léan, Maxime Denommée, Jean-Michel Déry et Marie-Hélène Gendreau.

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