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Pas de démocratie sans temps

Par Fred Dubé le 2017/11
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Pas de démocratie sans temps

Par Fred Dubé le 2017/11

Débutons avec un petit florilège d’actualité.

Netflix. À l’époque, le philosophe Henry David Thoreau disait que ne pas payer de taxes et d’impôt, ni adhérer à la réglementation nationale, c’était de la désobéissance civile. Aujourd’hui, Mélanie Joly appelle ça une stratégie en innovation culturelle structurante. Avec la vague de protestation qui s’en est suivie, je ne pense pas que ces temps-ci la ministre du Patrimoine se fasse des soirées Netflix and chill.

Nouvelle gouverneure générale officiellement nommée. Si elle avait été honnête, Julie Payette aurait déclaré : « Je suis très cohérente. Après avoir exploré, je colonise. »

Après son procès en octobre dernier, on a pu lire dans les médias : « L’agression armée du militant transgenre Esteban Torres Wicttorff contre Philippe Couillard en juin 2016 est une « atteinte directe à la démocratie » commise dans un « contexte politique », plaide la Couronne. Le trans de 21 ans a reconnu ce matin, en plaidant coupable à une accusation d’agression armée, avoir lancé une boule de papier sur le premier ministre. » Alors, si vous apercevez des jeunes jouer à roche-papier-ciseaux, appelez sans tarder le Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence.

Pour ses propos violents contre les séparatistes, le commentateur politique Luc Lavoie a été suspendu de LCN. Parce que qui va à la chasse perd sa place. 

Depuis juin, on a appris qu’un club de boxe pour l’extrême droite est ouvert à Québec. Faudrait qu’ils soient plus précis sur le style de boxe. Si un de ces fieffés xénophobes apprend qu’il pratique la boxe chinoise ou birmane, il va s’auto-taper sur la gueule avant de s’auto-crisser dehors du club.

« Philippe Cannon, ex-porte-parole et lobbyiste de TransCanada pour le pipeline Énergie Est, revient au PLQ. » PLQ, TransCanada et re-PLQ. On voit que les vrais bandits ne portent pas de cagoule et donnent leur itinéraire. 

Notre ministre des Relations internationales, Christine St-Pierre, trois jours après la victoire du OUI, avec 90 % des voix, au référendum sur l’indépendance de la Catalogne, disait, en point de presse : « Les Catalans sont majoritairement attachés à l’Espagne. » Le journaliste lui demande, comment pouvez-vous dire ça ? Christine de répondre : « J’ai eu des discussions avec des Catalans là-bas, et ce n’est pas une majorité de Catalans qui est pour l’indépendance de la Catalogne. » Wow ! Christine St-Pierre qui a elle-même fait son propre référendum « en parlant à du monde ». Voici une fake news sur le fentanyl. Christine St-Pierre serait capable de faire passer un étron pour un bon cigare Cohiba, se l’allumer et nous dire en conférence de presse « La majorité des gens ici ne sentent pas la merde. »

***

Aviez-vous suivi tous ces dossiers d’actualité? Mon métier me permet de lire et de m’informer sur la politique en moyenne trois ou quatre heures par jour. Malgré ça, trop souvent, je manque de connaissances et de théorie sur une foule de sujets qui me permettraient d’être un citoyen éclairé. J’imagine quelqu’un qui travaille 40 heures par semaine, des enfants à s’occuper et pogné deux heures par jour dans le trafic, comment peut-il avoir une vision avisée des enjeux sociaux? C’est bien beau d’exhorter les gens à lire, à se cultiver, à développer une conscience politique, à s’engager dans les luttes sociales, mais donnons-nous le temps! Quand j’entends dire que le monde est cave, je réponds : « Non, on n’a juste pas le temps d’être intelligents. » Ce manque de temps est commode pour la démagogie crasse des radios poubelles et pour les « nouvelles » fast-food de TVA. Mais y’en a des solutions de rechange à « travail, consomme, crève ». Exemple, la Suède a réalisé un projet pilote où les gens ne travaillaient que six heures par jour. Résultat : une production augmentée et un service plus efficace. Ainsi, le temps libéré dans la journée pourrait servir à l’éducation citoyenne dans nos milieux de vie : lecture au travail, tables rondes sur la politique, conférences, etc. Bref, se donner les moyens de réanimer l’utopie révolutionnaire. En deux ans, je suis certain que le visage du Québec serait transformé. 

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