Construire ou rénover représente un investissement considérable. Sensibilisés à l’actualité environnementale, les consommateurs optent maintenant pour l’écoconstruction. Ils choisissent de réduire l’empreinte environnementale de leur construction et de cesser d’habiter des maisons toxiques !
Jusqu’à tout récemment, on portait peu d’attention à l’empreinte environnementale qu’une maison laisse tant pendant sa fabrication que pendant tout le temps où on l’habite. Cette empreinte est forte lorsqu’on dégrade le terrain qui reçoit la maison ou bien lorsqu’elle est fabriquée à partir d’une grande quantité de matériaux non locaux, non renouvelables et ayant subi de nombreuses transformations. Une habitation a aussi une forte empreinte environnementale lorsqu’elle est énergivore, c’est-à-dire lorsque ses habitants perpétuent les comportements suivants : luminaires et appareils laissés ouverts en permanence, chauffage inutile, eau trop chaude, robinet qui fuit, etc. Pour ceux qui contribuent à l’effort de réduction de l’empreinte environnementale des constructions, c’est inacceptable. Il y a urgence d’agir de manière à ce que la nature soit le moins possible affectée par nos choix : minimiser l’impact sur notre terrain, acheter localement des matériaux naturels, bien isoler les murs, sceller tous les interstices par lesquels s’échappe l’air chauffé à grands frais, choisir des appareils Energy Star, installer des thermostats électroniques, bien gérer sa consommation, etc. Nous n’en sommes plus à la vertu ! Le programme gouvernemental Novoclimat a permis, après plusieurs années, de faire hausser les exigences du Code de l’énergie. Mais pour les purs et durs, ce n’est pas assez ! L’Allemagne a instauré, pour la majorité de ses nouvelles constructions, la certification Passivhaus qui comporte des exigences beaucoup plus grandes. Les coûts de l’énergie sont tellement élevés là-bas qu’il s’agit d’une nécessité. Nous n’en sommes pas encore là, mais que nous réserve Hydro-Québec ?
Performance énergétique
Les professionnels de l’écoconstruction sont aujourd’hui convaincus de la pertinence de la maison passive. Par une fenestration principalement orientée au sud, une maison est dite passive quand elle capte l’énergie solaire, la conserve et la redistribue lorsque nécessaire. Pour ce faire, un effort remarquable est mis sur l’isolation et sur l’élimination des ponts thermiques dans l’enveloppe du bâtiment. Une étanchéité maximale, par le scellement du pourtour de toutes les trouées de l’enveloppe, complète la performance. Simple aux premiers abords et facilement applicable sur un terrain vaste, la standardisation d’habitations aussi performantes se heurte à un obstacle majeur : l’aménagement de lotissements très petits et l’alignement des façades principales empêchent souvent l’orientation sud pour les pièces de vie, éliminant de facto le potentiel passif d’une maison. Les promoteurs et les municipalités doivent donc être informés et engagés eux aussi ! Il faut également souligner que les exigences techniques représentent un surcoût de construction à court terme. Voilà où le bât blesse ! Pourtant, il est prouvé qu’une maison passive n’a presque pas besoin de chauffage et crée un espace très confortable en toute saison. Les passionnés de l’écoconstruction en ont compris tous les avantages et rejettent la maison jetable, que l’on devra rénover pour en améliorer l’efficacité.
Jusqu’à tout récemment, on portait peu d’attention à l’empreinte environnementale qu’une maison laisse tant pendant sa fabrication que pendant tout le temps où on l’habite.
Choisir la santé
Les occupants choisissent également de réduire l’impact de leur maison sur leur santé. L’importance d’une bonne étanchéité contribue à l’élimination de moisissures éventuelles, fléau causant de multiples problèmes de santé reconnus. À quand le jour où les compagnies d’assurance exigeront des constructions moins toxiques ? Comme dans le cas d’une voiture neuve, il émane d’une maison neuve construite avec des matériaux habituels, une multitude de produits toxiques volatils pendant presque une année ! La solution réside dans le choix de matériaux plus écologiques : prioritairement le bois naturel ou sans trop de colle, les peintures, teintures et vernis sans ou à faible émission de composés organiques volatils (COV), le tout combiné à un système d’échangeur d’air performant, voilà une stratégie qui contribue efficacement à créer un intérieur sain.
La maison écologique modèle du Bas-Saint-Laurent
À l ’initiative du créneau d’excellence Écoconstruction, se dressera bientôt la maison écologique modèle du Bas-Saint-Laurent dans le décor exceptionnel des Jardins de Métis. Le projet consiste à construire une maison unifamiliale abordable, adaptée aux régions tempérées à hiver froid, tout en répondant aux critères d’excellence de la construction écologique. Ce bâtiment, résultat d’une synergie régionale exemplaire, deviendra un centre d’interprétation pour le grand public sur l’habitat éco-conçu. La maison sera également une formidable vitrine technologique pour les savoir-faire régionaux. Ce projet regroupe une équipe d’experts (Les architectes Goulet et LeBel, Contact Innovation, Marcel Banville architecte, BPR bâtiment, Écohabitation), le Serex, le CLD de la Mitis et le promoteur : Les Amis du Jardin de Métis. Les industriels y participant seront dévoilés lors la prochaine conférence de presse à la fin du printemps. Ce projet d’envergure, espérons-le, participera au mouvement d’informer et d’outiller les consommateurs sur l’écoconstruction.