Environnement

Le grand cirque de l’industrie minière

Par Danick Laporte le 2013/05
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Le grand cirque de l’industrie minière

Par Danick Laporte le 2013/05

Près de 50 militants se sont rassemblés le mois dernier pour accueillir la première ministre Pauline Marois en Abitibi-Témiscamingue. Ils lui ont rappelé ses engagements sociaux. Une manifestation colorée rassemblant des gens touchés par la pauvreté. Un peu plus tard, se sont joints au premier groupe de militants des dizaines et des dizaines, bientôt des centaines de travailleurs non syndiqués du domaine minier qui débarquaient d’autobus nolisés par leur employeur. La plupart ne savaient pas ce qu’il faisait là, certains avaient une pancarte à la main : « Non à la hausse… des redevances minières. »

Dans la foule plutôt hétéroclite, des travailleurs et des travailleuses des mines scandaient des slogans pour le logement social ou contre les coupures à la sécurité du revenu, avant de se faire rappeler à l’ordre par leurs collègues. D’autres avouaient qu’ils n’avaient pas le choix d’être là, par crainte de sanctions. Pire, plusieurs craignaient de perdre leur emploi, leur maison, si la méchante Pauline haussait les redevances… Doit-on s’étonner que l’industrie minière, qui se sert en boulimique dans le bar ouvert des ressources naturelles du Québec depuis cent ans, ait déployé son arsenal de propagande afin de ne pas assumer sa juste part?

Dans la foule plutôt hétéroclite, des travailleurs et des travailleuses des mines scandaient des slogans pour le logement social ou contre les coupures à la sécurité du revenu

On assiste en ce moment à une campagne de communication malhonnête basée sur la peur et la manipulation. En tout mépris, cette industrie ose même utiliser ses travailleurs, qui depuis cent ans donnent leur sueur, leur santé et leur vie aux profits de la « compagnie ». Y a-t-il un seul mineur non syndiqué qui peut sincèrement être en faveur de la hausse des redevances sans peur d’être congédié? La répartition de la richesse sert pourtant nos services publics d’éducation, de santé, de sécurité sociale destinés à tous. Devrions-nous, encore, laisser des privilèges indus à une industrie qui a refilé aux contribuables une facture de 1,19 milliards de dollars pour la restauration des dépotoirs miniers? Rappelons que les minières n’ont versé que 334 millions de dollars à l’État en 2011-2012 sur une valeur brute de neuf milliards en richesse collective.

Nous sommes pour une exploitation minière responsable. Nous voulons seulement qu’il nous reste quelque chose après le passage du grand cirque.

Danik Laporte, agent socio-politique,
Regroupement d’éducation populaire de
l’Abitibi-Témiscamingue

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