Martin Robitaille est auteur et professeur au département de lettres de l’Université du Québec à Rimouski. Son deuxième roman, En chemin je t’ai perdu, publié au début du mois de septembre aux éditions Druide, raconte le parcours poignant d’un homme ayant quitté un Québec qui ne lui convenait plus.
Quatre ans après Les déliaisons, gagnant du prix Ringuet 2009 de l’Académie des lettres du Québec, l’auteur renoue avec le personnage de Raphaël Laliberté, cette fois installé en France avec sa femme, Cate, et leur enfant, Jules. Le bonheur semble se faufiler un chemin malgré la situation financière précaire du couple et un second enfant à venir. Le but du protagoniste se concrétise : vivre loin du stress, découvrir un rythme de vie nouveau, différent de l’hyperactivité nord-américaine. Toutefois, plus les mois passent et plus le quotidien s’émiette. Les courses de Noël sont un enfer. Le second accouchement de Cate est difficile. Raphaël perd l’équilibre que lui avait apporté la France. Visiblement, le Québec lui manque…
L’écriture est juste, sentie et met bien en évidence le caractère de chaque personnage. Elle nous lie rapidement au couple, à leur jeune garçon, aux grands-parents de ce dernier et à Peupeu, un ami de la famille. L’anglais, le français et les expressions québécoises partagent les mêmes pages, ce qui teinte à merveille l’univers familial de Raphaël. Martin Robitaille offre un roman basé sur les dialogues et les émotions. Le rythme est rapide, d’autant plus que les répliques s’enchaînent en bloc, se croisent, s’entremêlent. Nous sommes littéralement plongés au cœur des conversations, parfois romantiques, parfois crues, souvent mouvementées.
La quête d’un bonheur enfoui, les relations familiales parfois fragiles, l’exil et les affres de la société actuelle caractérisent les quelque deux cents pages du roman. À travers tous ces thèmes se dégagent du personnage un humour attachant et un amour palpable pour ses proches. Plusieurs pages nous décrochent un sourire. Les dernières, quant à elles, nous surprennent et nous frappent droit au cœur.