Toutes les préparations du monde ne peuvent annoncer la richesse des rencontres que nous avons le privilège de faire depuis notre arrivée.
Depuis le centre-ville de Bogotá, nous nous sommes rendus dans la petite communauté rurale de Subachoque; 15 000 habitants.
Le paysage coupe le souffle. Ici, la cordillère des Andes culmine à 3 500 mètres d’altitude. La verdure, rarissime à Bogotá, est ici omniprésente. Un périple sur les routes campagnardes sinueuses (et hasardeuses) nous mène au-dessus des nuages où Don Fernando Sanchez nous initie au mysticisme Muisca. De là-haut notre poids sur la terre prend une autre mesure, un autre sens.
C’est sur cette terre ancestrale que vivent les hommes et les femmes, les campesinos, qui nous accueillent. Malgré la lutte incessante qu’ils mènent pour retrouver la souveraineté alimentaire, malgré les problèmes environnementaux, malgré l’incertitude politique, ces hommes et ces femmes trouvent encore le courage de sourire, encore la force d’espérer.
Les colombiens ont une caractéristique commune : l’humilité… et la générosité.
Cette humilité et cette générosité se traduisent non seulement par les cafés (tinto con azucar) qui nous sont offerts plusieurs fois par jour en guise de bienvenue et nous aident à surmonter la fatigue induite par l’altitude, mais surtout par l’accueil, toujours souriant, toujours chaleureux qui nous est réservé.
De toutes ces rencontres faites en seulement deux journées bien remplies naît le sentiment de faire partie d’une même famille, de partager les mêmes idéaux. Pour vivre, les hommes et les femmes doivent non seulement survivre, mais surtout se réaliser.
Les initiatives développées ici, à hauteur d’homme, sont souvent précaires : elles subsistent surtout dans le cœur des gens. Et de cœur, ils n’en manquent pas. Cette richesse, aucune multinationale, aucun gouvernement ne les en privera jamais et c’est ce qui leur permet d’entretenir l’espoir, ce qui leur donne la volonté de poursuivre leur combat.
Si ces deux journées sont à l’image du reste de notre périple colombien, ce sont à coup sûr des reporters changés qui reviendront au Québec. Davantage conscientisés certes sur les conséquences d’un train de vie occidental, mais surtout enrichis des visages et des histoires de celles et ceux qui ne seront plus jamais des étrangers, mais bien des amis.
Le projet Reporters Nord-Sud de la consommation responsable est un projet du CIBLES, le Carrefour international pour l’engagement social, et a été rendu possible grâce à l’appui, entre autres, du Fond régional d’investissement jeunesse, des Offices internationaux du Québec pour les jeunes et de la Fondation Village Monde.