Pour le mois de l’histoire des femmes 2011, Condition féminine Canada a choisi le thème suivant : Les femmes dans les forces militaires canadiennes : un passé glorieux. En cette année qui suit la Marche mondiale des femmes, le choix de parler du rôle des femmes à la guerre me semble très paradoxal. Les revendications des femmes, lors de la Marche mondiale, ne portaient-elles pas sur la paix et la démilitarisation ?
On peut s’interroger sur l’indépendance de Condition féminine Canada. Cet organisme est-il devenu un instrument de propagande du gouvernement Harper ? Est-ce une stratégie pour obtenir l’adhésion des femmes à la militarisation croissante du Canada, avec l’augmentation fulgurante du budget militaire et le changement marqué du rôle des Forces armées ? Est-ce pour contribuer au déploiement de la plus importante campagne de recrutement depuis la Deuxième Guerre mondiale ? On sait que les initiatives de recrutement visant à glorifier les rôles militaires se multiplient, notamment dans les établissements scolaires et les événements sportifs. Pourquoi n’en serait-il pas de même auprès des femmes ?
À la suite de la Marche mondiale des femmes 2010, il aurait été beaucoup plus à propos de rappeler tout ce que les femmes ont pu faire pour construire un monde de paix, de justice, d’égalité, de liberté et de solidarité. Il est bien connu que les femmes ont travaillé de tout temps pour la paix. D’ailleurs, le prix Nobel de la paix 2011 a été remis le 7 octobre à trois femmes, Ellen Johnson Sirleaf et Leymah Gbowee du Libéria, et Tawakkul Karman du Yémen, pour leur action en faveur des femmes et de la résolution non violente des conflits.
Partout dans le monde, les femmes et les enfants sont les premières victimes de la guerre ; mais qui se soucie des victimes civiles ?
C’est pourquoi j’encourage tous ceux et celles qui croient que la paix est un projet politique incontournable pour la survie de la planète à participer à la campagne du coquelicot blanc initiée par le collectif Échec à la guerre. Pour le jour du Souvenir, le 11 novembre, portons fièrement le coquelicot blanc en mémoire de toutes les victimes de la guerre et pour marquer notre opposition aux guerres actuelles et notre volonté d’en finir avec ce fléau.