Champ libre

Pierre Falardeau

Par Victor-Lévy Beaulieu le 2009/11
Champ libre

Pierre Falardeau

Par Victor-Lévy Beaulieu le 2009/11

Pierre Falardeau n’était pas mon ami, mais bien davantage : un complice qui me stimulait, rendant ainsi impossible tout découragement dans un « pays-pas-encore-pays » par la faute de ses élites bourgeoises, corporatistes et veules. Pierre Falardeau et moi, nous partagions la profondeur de ce mot de Nietzsche qui a écrit : « Si tu veux cultiver le pays, cultive-le à la charrue. Ainsi tu feras la joie de l’oiseau comme du loup qui suit la charrue. Tu feras la joie de toute créature. »

Pierre Falardeau a été à la hauteur du mot de Nietzsche. Voilà pourquoi sa mort ne me rend pas d’une tristesse infinie. Les prophètes authentiques sont porteurs de joie pour tout un chacun, l’oiseau, le loup et l’humain. C’est cette grande leçon de choses que nous devons à Pierre Falardeau.

À sa famille, à ses amis, à toutes ces Québécoises et à tous ces Québécois qui cultivent le pays à la charrue, j’offre mon recueillement et le partage de cette joie que Pierre Falardeau a su si bien incarner. Elle est nôtre désormais. Alors, retroussons nos manches et portons cette joie exigeante jusqu’à notre indépendance comme peuple et comme nation.

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