Si l’écologie et les syndicats – forestiers surtout – ne font pas toujours bon ménage [voir l’encadré ci-contre], le féminisme, quant à lui, fait le pont plus facilement avec la cause écolo. À preuve, la montée de l’écoféminisme depuis une vingtaine d’années, une direction que prend de plus en plus – entre autres organismes – la Maison des femmes de Rimouski, reconnaît Guylaine Bélanger, qui en a été coordonnatrice pendant plusieurs années.
Cité pour la première fois en 1974, le terme « écoféminisme » sort réellement de l’ombre dans les années 80 aux États-Unis, quand des mouvements féministes sortent dans la rue et occupent des édifices fédéraux pour dénoncer le danger nucléaire et le militarisme.
Mais c’est avant tout sous sa forme philosophique que l’écoféminisme se fait connaître depuis, notamment grâce aux écrits de la militante indienne Vandana Shiva. Cette philosophie se penche sur les causes qui seraient communes à l’oppression des femmes, de l’environnement et du tiers monde. Selon Elsa Beaulieu – qui coanimait l’atelier lors du FSQ –, notre culture occidentale continue encore aujourd’hui d’attribuer à ces trois mondes – femmes, nature et peuples du tiers monde – un caractère plus irrationnel et sauvage. Et, par conséquent, « l’Homme blanc s’est senti investi d’une mission : domestiquer ces trois mondes. Avec tous les dérapages que ça a pu occasionner », fait-elle remarquer.