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La bande riveraine qui résistait aux aléas côtiers

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La bande riveraine qui résistait aux aléas côtiers

À la municipalité de Sainte-Flavie, comme plusieurs municipalités côtières, le fleuve prend plus qu’il n’en donne et les résidents sont aux prises avec l’érosion côtière. Certaines résidences, trop près du fleuve, doivent même être déménagées. Pourtant, depuis maintenant dix ans, la halte routière du Gros-Ruisseau, malmenée lors de l’importante tempête de 2010, résiste au fleuve. Le principal responsable est une bande riveraine réalisée par le Comité ZIP du Sud-de-l’Estuaire.

En 2010, les grandes marées frappaient l’Est-du-Québec, entraînant d’importants dommages à Sainte-Flavie. Le Comité ZIP Sud-de-l’Estuaire réalise ainsi au mois de juin 2012 des travaux de restauration côtière, qui incluent une recharge sédimentaire et une plantation de végétaux indigènes à la halte routière du Gros-Ruisseau. Dix ans après, cette bande riveraine joue encore un rôle de protection durable face aux aléas côtiers.

Végétaliser pour résister aux tempêtes

« Pendant longtemps, on parlait uniquement de protection rigide, d’enrochement, on parlait de murets (…). De plus en plus, il se développe des stratégies de protection qui sont efficaces et qui vont laisser une part plus grande à la nature, donc qui vont être plus souples, on peut parler de recharge de plage, de végétalisation », explique Émile Favre, chargé de projet pour le Comité ZIP du Sud-de-l’Estuaire.

Ces types d’aménagements verts, lorsque bien appliqués, sont tout aussi efficaces que les ouvrages de protection traditionnels pour atténuer les effets de l’érosion, mais ils permettent d’augmenter la valeur écologique et l’embellissement de la côte à faible coût[1].

Émile Favre précise toutefois que chaque cas est particulier et que chaque zone a sa propre dynamique : il n’est donc pas possible d’appliquer partout la même solution mur-à-mur. Il révèle toutefois avec certitude qu’avoir une bande riveraine en santé, c’est mieux que rien du tout.

Un modèle de bande riveraine littorale en santé

Pour inspirer les citoyens à restaurer leurs terrains en contribuant au maintien de la biodiversité floristique de l’estuaire du Saint-Laurent, le Comité ZIP va ainsi réaliser une plantation citoyenne de végétaux indigènes le 19 juin à 9 h au Parc central[2], un site dédié à la relation de la municipalité avec le fleuve Saint-Laurent. Le but est que le site devienne une vitrine de l’aménagement durable du littoral. Une pépinière communautaire y sera aussi inaugurée afin que les résidents de Sainte-Flavie puissent s’approvisionner de plants pour les aider à restaurer leur terrain.

« C’est sûr qu’avoir une bande riveraine littorale en santé avec des plantes comme l’Élyme des sables (…), ça va vraiment permettre d’avoir une certaine résilience du haut de plage face aux aléas climatiques, face aux tempêtes, donc c’est vraiment déjà un très bon soutien qu’on peut donner à la nature pour protéger la côte », relève le chargé de projet.

Cela est d’autant plus important qu’il précise que les changements climatiques vont affecter l’érosion littorale avec des périodes de glaces de moins en moins longues ou même absentes, des tempêtes qui vont frapper directement la côte, et la montée des eaux.

« On sait que nos côtes qui sont déjà en érosion vont l’être de plus en plus. Dans une situation où une grande partie de nos infrastructures, nos villes et nos gens vivent au bord de la mer, c’est un enjeu à traiter dès maintenant, parce que c’est sûr que ça va être en augmentation », prévient le biologiste.


[2] Le parc est un espace aménagé près de « La Mer Veille » au 336 route de la Mer

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