Exclusivité Web

Travailler dans la dignité

Image
Exclusivité Web

Travailler dans la dignité

La manifestation des organismes communautaires à Rimouski le 24 février 2022 a rassemblé plus de 200 personnes pour dénoncer le sous-financement et l’épuisement qui sévit dans le milieu communautaire. Cette manifestation se déroulait dans le cadre de la campagne nationale Engagez-vous pour le communautaire sous le thème Carton rouge pour la CAQ!.

Pendant la pandémie, les organismes communautaires ont réalisé un travail essentiel en appuyant les personnes en situation de vulnérabilité, de précarité et d’isolement social, mais ils réclament toujours d’avoir un financement approprié. « Nous sommes toujours en attente de voir des investissements significatifs pour soutenir adéquatement la mission des organismes communautaires et qui soient dignes de nos compétences. Nous sommes fatigué.e.s d’être pris pour acquis par le gouvernement de la CAQ et sommes fâché.e.s du traitement qui nous est réservé », s’exclame Émilie Saint-Pierre, coordonnatrice à la Table régionale des organismes communautaires du Bas-Saint-Laurent (TROC). Les organismes communautaires réclament donc au gouvernement provincial des investissements supplémentaires de 460 millions de dollars pour financer adéquatement la mission des 4000 organismes communautaires autonomes du Québec.

Lors du rassemblement, Charlotte Studer, co-coordonnatrice du Centre femme du Grand Portage, mentionne l’importance de ce financement dans la déclaration suivante : « (…) 460 millions parce que notre travail ne devrait pas exiger un don de soi, 460 millions pour que le communautaire soit un travail et non une vocation, 460 millions pour qu’on puisse travailler dans la dignité (…) 460 millions pour bonifier des services qui sont essentiels ».

Au Bas-Saint-Laurent, ces besoins se chiffrent à 20  millions de dollars de plus annuellement pour soutenir la mission de 170 organismes communautaires autonomes.

Des défis de taille pour le milieu communautaire

Les organismes communautaires doivent conjuguer avec des besoins croissants et de plus en plus complexes de la part de la population. Ils doivent conjuguer avec une pénurie de main-d’œuvre, et un sous-financement chronique. Ce manque de financement nuit au recrutement et à la rétention du personnel, en plus de contraindre de plus en plus d’organismes à réduire et parfois même à abolir certains de leurs services ou certaines de leurs activités.

 « Présentement dans notre région, on sait qu’il y a des maisons qui sont fermées par manque de financement. Ils n’arrivent pas à trouver des ressources humaines. C’est ce qu’on vit aussi au Transit. On se retrouve avec des ressources humaines qui s’en vont ailleurs parce qu’ils ont de meilleurs salaires. C’est le temps que le gouvernement se réveille et qu’il nous finance pour qu’on puisse garder nos maisons ouvertes », mentionne Lynda Lepage, directrice générale de l’Auberge du cœur Le Transit.

Les organismes communautaires font aussi face à un épuisement de leurs ressources. « Après 2 ans de pandémie, les travailleuses et travailleurs du communautaire ont tenu une partie du filet social à bout de bras. Elles et ils sont épuisé.e.s et peinent à voir la lumière au bout du tunnel ! Il y a urgence d’agir alors que de vives inquiétudes planent actuellement au sein de notre mouvement », indique Émilie Saint-Pierre.

Alors que le gouvernement Legault va déposer son budget le 22 mars prochain, les organismes communautaires parlent d’un budget « de la dernière chance » pour investir massivement dans les services publics et les programmes sociaux afin de reconnaitre leur expertise à leur juste valeur.

 

 

 

Partager l'article

Image

Voir l'article précédent

Voir plus loin que la perte de bois

Image

Voir l'article suivant

Duhaime, le Messmer réactionnaire (partie 1)