
Le candidat du Parti populaire du Canada (PPC) dans Rimouski-Neigette–Témiscouata–Les Basques, Jean Tardy, ne pourra pas participer au débat organisé demain au cégep de Rimouski, dans la mesure où il ne dispose pas d’un passeport vaccinal.
Depuis la rentrée, le cégep de Rimouski ne demande pas de passeport vaccinal aux enseignants et aux étudiants dans le cadre des cours, mais l’exige pour toutes les autres activités. « Pour généraliser, je dirais que les activités optionnelles du cégep, c’est-à-dire où un étudiant pourrait décider de ne pas aller, sont celles où on va exiger le passeport vaccinal », déclare le directeur général de l’établissement d’enseignement, François Dornier.
Lors du débat électoral du mercredi 15 septembre, tous les participants – qu’ils soient candidats ou simples spectateurs – devront présenter un passeport vaccinal avant de pénétrer dans la salle Georges-Beaulieu. « C’est très clairement une activité libre et ouverte à tous, donc optionnelle », justifie le DG.
Non vacciné et membre d’un parti qui est très critique des mesures sanitaires en vigueur, Jean Tardy ne possède pas de passeport vaccinal. Il s’est donc fait signifier qu’il ne pourrait pas participer aux échanges avec les autres candidats.
« Mesure totalitaire »
« Le passeport vaccinal est, en ce qui me concerne, une mesure totalitaire qui menace la société, il y a certainement lieu d’avoir un débat public très ouvert », se désole le représentant de Maxime Bernier dans Rimouski-Neigette–Témiscouata–Les Basques.
Dans son programme, le PPC soutient qu’il « s’opposera à la vaccination obligatoire, aux passeports vaccinaux et à d’autres mesures autoritaires imposées par les gouvernements provinciaux, et soutiendra les individus et groupes qui contestent ces mesures devant les tribunaux. » M. Tardy considère qu’il s’agit d’un point « central » de l’élection et qu’il devrait pouvoir le défendre lors du débat.
« Ses arguments devraient être présentés à ceux qui nous donnent des directives, c’est-à-dire le gouvernement et la santé publique. Je n’ai pas le pouvoir d’interpréter ces règles », répond François Dornier, qui précise qu’elles sont les mêmes pour tous les cégeps. « [Jean Tardy] m’a demandé de considérer cette activité comme une assemblée générale, qui peut être exemptée de passeport vaccinal. Mais ça ne répond pas à la définition d’une assemblée générale d’un organisme », poursuit-il.
Il aurait aussi été persona non grata à l’UQAR
Jean Tardy ne pourra pas non plus débattre lors du débat qui devait être organisé à l’UQAR, mercredi après-midi. Celui-ci a en effet été annulé par son organisateur, l’Association générale étudiante du campus de Rimouski de l’UQAR (AGECAR), qui a expliqué le faire « en raison de plusieurs imprévus et des mesures restrictives dues à la pandémie ».
Le secrétaire général de l’AGECAR Félix Gravel explique qu’il était difficile de trouver une salle assez grande pour accueillir tous les candidats et le public, en plus des journalistes et leurs caméras. Pourtant, l’AGECAR semblait avoir anticipé ce problème : le 10 septembre, dans une publication Facebook, elle indiquait que seules 80 personnes pourraient assister aux échanges, qui seraient également diffusés sur les réseaux sociaux. Le passeport vaccinal devait être requis.
La veille de l’annulation, Jean Tardy a eu un échange de courriels avec la vice-présidente aux affaires externes de l’AGECAR, Kasandra Montagne Labrie, au cours duquel il lui a expliqué qu’il n’aurait pas de passeport vaccinal le jour venu. Cela a-t-il influencé la décision de l’AGECAR? « C’est un élément, certes, mais ce n’est pas ce qui nous a fait prendre la décision de l’annuler, car nous avons proposé une entrevue personnelle avec le candidat du PPC pour pouvoir l’accommoder », répond Mme Montagne Labrie.
Comme son secrétaire général, cette dernière assure que le débat a été annulé suite à plusieurs imprévus de logistique liés à la situation pandémique. « De plus, nous étions toujours en attente de confirmation pour la présence de certains candidats. »
Jean Tardy ira quand même au cégep… mais à l’extérieur
Jean Tardy entend tout de même se présenter au cégep de Rimouski demain soir : « Mon intention, c’est au moins de me présenter pour entrer et me faire refuser. Mais je ne sais pas si je vais avoir le cran… Ça va dépendre de l’inspiration du moment. » Il assure que tout se fera dans la paix et le respect, et qu’il en profitera peut-être pour distribuer des pamphlets.
Il a en tout cas de qui s’inspirer : son chef Maxime Bernier a été arrêté en juin en Manitoba pour avoir participé à un rassemblement illégal contre les mesures sanitaires. L’ancien ministre des Affaires étrangères est ensuite retourné dans cette province en septembre sans respecter les 14 jours obligatoires d’isolement pour les non vaccinés, dont il fait partie.