
Les représentants des différents partis aux élections fédérales avaient jusqu’au 30 août pour enregistrer leur candidature auprès d’Élections Canada, qui a confirmé les listes de candidats dans les différentes circonscriptions le 1er septembre. Un constat s’impose : l’Est-du-Québec n’intéresse pas beaucoup le NPD et le Parti vert (PVC), qui comptaient respectivement 24 et deux députés dans la Chambre des communes au moment du déclenchement de la campagne électorale.
Ainsi, le Parti vert n’a été en mesure d’aligner aucun candidat dans les quatre circonscriptions couvrant le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie. Le Mouton Noir a contacté l’attachée de presse du PVC pour lui demander pour quelles raisons il avait été si difficile de recruter dans la région, mais n’avait reçu aucune réponse au moment d’écrire ces lignes.
Depuis le début de la campagne, la chef Annamie Paul concentre ses efforts sur la circonscription de Toronto-Centre, où elle essaie d’être élue, et ne s’est lancée dans aucune tournée pancanadienne. « Je soutiens quand même nos candidats et candidates, nous avons des manières de les soutenir avec des réunions virtuelles et d’autres technologies, plus écologiques et plus pratiques », a déclaré Mme Paul lors de l’émission Cinq chefs, une élection de Radio-Canada dimanche soir. Chose certaine, la campagne des Verts sera zéro émission dans l’Est-du-Québec, puisqu’il n’y aura même pas besoin d’imprimer le nom des candidats sur les bulletins de vote.
Le NPD ne fait pas dans le local
De son côté, le NPD sera présent sur tous les bulletins bas-laurentiens et gaspésiens, mais les noms de ses candidats ne diront pas grand-chose aux électeurs. En effet, ce sont des « candidats-poteaux » qui défendront les couleurs du parti de Jagmeet Singh.
Ainsi, dans Montmagny–L’Islet–Kamouraska–Rivière-du-Loup, c’est un résident de Montréal, Sean English, défendra les couleurs orange. Il s’était présenté en 2019 dans une circonscription montérégienne, Pierre-Boucher–Les Patriotes–Verchères.
Dans Avignon–La Mitis–Matane–Matapédia, on trouvera une autre voyageuse en la personne de Christel Marchand, candidate dans Lévis–Lotbinière en 2019. Selon le site Mon Matane, Mme Marchand a réalisé seulement 10 cents de dépenses lors de cette campagne.
Dans Rimouski-Neigette–Témiscouata-Les Basques, le candidat se nomme Sylvain Lajoie et ne semble avoir aucun passé politique. Enfin, la circonscription Gaspésie–Les Îles-de-la-Madeleine pourra voter pour Lisa Phung, qui ne réside pas dans la région selon L’Avantage gaspésien. Mme Phung est la représentante des femmes au conseil d’administration des Jeunes néodémocrates du Québec.
L’étrange Parti libre
Ce désamour du Parti vert et du NPD pour l’Est-du-Québec est d’autant plus étonnant qu’un parti obscur créé dans l’urgence avant le déclenchement de la campagne, le Parti libre Canada, a réussi à recruter un candidat dans chaque circonscription. Sur son site web, cette nouvelle organisation dit entre autres vouloir « aider les Canadiens et Canadiennes à devenir des êtres souverains, libres et autonomes » et « élever la conscience des Canadiens et Canadiennes ».
Quand on visionne quelques vidéos sur la page Facebook du Parti libre, on comprend rapidement que ses candidats s’inscrivent dans le mouvement de contestation des mesures sanitaires. Dans la vidéo de lancement de ce parti, publiée le 22 août, le candidat Martin Gravel tient même des propos complotistes : il dit craindre l’imposition d’un « reconfinement canadien » pour que le vote ait lieu par la poste, et affirme que des « camps Covid » ont déjà été aménagés dans plusieurs endroits du Canada pour accueillir les non vaccinés à partir de novembre.
Pour ce qui est des autres partis mineurs, le Parti populaire du Canada de Maxime Bernier présente trois candidats – il sera seulement absent dans la circonscription de Montmagny–L’Islet–Kamouraska–Rivière-du-Loup. Le Parti Rhinocéros aura deux représentants, dans Montmagny–L’Islet–Kamouraska–Rivière-du-Loup et dans Rimouski-Neigette–Témiscouata-Les Basques.