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Guy Caron, la belle prise d’Héritage Bas-Saint-Laurent

Par Rémy Bourdillon le 2020/07
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Guy Caron, la belle prise d’Héritage Bas-Saint-Laurent

Par Rémy Bourdillon le 2020/07


Il avait quitté la région par une défaite lors des élections fédérales de 2019, le voilà qui fait son retour par le biais d’un petit organisme méconnu de la majorité de la population. Depuis quelques semaines, Guy Caron est le nouveau directeur général par intérim d’Héritage Bas-Saint-Laurent, l’outil de rayonnement de la culture anglophone bas-laurentienne… avant de revenir en politique au niveau municipal, à Rimouski?

Bien qu’elle soit discrète, il existe bel et bien une minuscule communauté anglophone au  Bas-Saint-Laurent : elle compte autour de 1000 personnes, avec une certaine variation saisonnière – l’été, les rues de « Metis Beach » s’emplissent notamment de plaques ontariennes. Mais cette communauté est en proie à des changements importants, selon Guy Caron : « Auparavant, elle était concentrée autour de Métis-sur-Mer. Aujourd’hui, il y a une nouvelle population anglophone attirée par l’université à Rimouski, les cégeps, différentes compagnies comme Premier Tech à Rivière-du-Loup ou Télus… »

Ces nouveaux arrivants s’intègrent bien, affirme l’ancien député, mais ils peuvent tout de même bénéficier des services d’Héritage Bas-Saint-Laurent (ou plutôt Heritage Lower Saint Lawrence) pour leur faciliter la vie. Cet organisme sans but lucratif reçoit une bonne partie de son financement de Patrimoine Canada, et aussi du ministère de la Santé. En effet, une de ses missions est de favoriser l’accès aux services de santé en langue anglaise pour ceux qui en ont besoin. 

Niveau culturel, Heritage organise quelques événements et gère deux bibliothèques, à Métis-sur-Mer et à Rimouski. « On a une personne qui est responsable de la question historique et des archives pour le Bas-Saint-Laurent, ajoute Guy Caron. La participation d’Alexander Reford des Jardins de Métis, qui est président de notre conseil d’administration, a aidé à faire évoluer cette composante historique. Et à notre bureau satellite de Rimouski, hors période de covid, on a des clubs de lecture et un “tea time” où les gens viennent discuter en anglais, qu’ils soient anglophones ou anglophiles. » 

De plus grandes ambitions

Le bureau en question est minuscule, sur une rue qui longe le parc Lepage. Il s’agit d’un point de chute étonnant pour un homme avec une formation d’économiste et qui a déjà pensé être chef du NPD, mais Guy Caron parle de sa nouvelle tâche, qui lui demande « beaucoup de temps et d’effort », avec passion : « Heritage a été fondé au début des années 2000. Pendant les dix premières années, il y avait trois ou quatre employés, et on est rendus à une dizaine. En raison de cette croissance, l’organisme a un besoin de réorganisation. »

Il incombera donc au DG (qui travaille à temps plein, pour l’instant en télétravail) de faire une redéfinition des tâches, d’opérer certains changements au niveau de la gestion, de chercher d’éventuelles nouvelles sources de financement… et, au bout de son contrat de « 4 à 6 mois », d’embaucher son remplaçant. Car M. Caron réitère qu’il est « en réflexion » par rapport à un saut en politique municipale, et annoncera « à la fin de l’été, au début de l’automne » s’il briguera la mairie de Rimouski en 2021.

Son emploi actuel est idéal pour préparer une campagne électorale, mais le peut-être-futur-aspirant-maire assure que ni Héritage Bas-Saint-Laurent, ni son président Alexander Reford ne s’intéressent à la politique rimouskoise : « Les deux choses ne sont pas reliées. Le poste a été vacant pendant longtemps. Je connais d’autres membres du CA, qui m’ont parlé de leur besoin d’avoir quelqu’un. » Un mariage de raison entre un organisme en proie à la pénurie de main-d’œuvre et un homme intéressé à renouer un lien avec la région, donc. En embauchant Guy Caron, Héritage Bas-Saint-Laurent s’offre en tout cas un beau coup de pub.

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