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Comment je suis devenu un trou de cul

Par Grégory Thorez le 2020/01
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Comment je suis devenu un trou de cul

Par Grégory Thorez le 2020/01


Le Mouton Noir s’élève contre toute forme d’intimidation. C’est pourquoi nous publions cette lettre. L’équipe éditoriale n’est cependant pas en accord avec tous les aspects de ce texte.

« Trous de cul, Crottés, Bons à rien, Illuminés, Gang de pas bons, Crissement déconnecté, Plante verte, Bullshiteux, Pas de colonne, Hypocrite, Gang de retraités de la vieille garde, Vendu, Pathétique, Nul, Beau criss de fendant, Gros clown, Pantin, Débiles, Incapable, Incompétent, Osti de conseil de ville de marde… » Sic, sic, sic et re-sic. Voici quelques commentaires recueillis sur différentes pages Facebook qualifiant tantôt le maire, tantôt le conseil municipal, tantôt les fonctionnaires.

J’ai été élu conseiller le 5 novembre 2017. J’aimais ce milieu de vie que j’ai choisi. Je possédais certaines convictions sociales et environnementales qui m’ont donné envie de m’impliquer. Je me suis donc lancé dans l’arène politique municipale avec cinq objectifs : être à l’écoute des citoyens, contenir le fardeau fiscal, épauler les entrepreneurs, améliorer la sécurité routière et protéger l’environnement. Mes objectifs demeurent inchangés et ils me guident dans ce travail qui est venu s’ajouter à mes autres occupations. Si nous ne sommes pas toujours d’accord, je peux affirmer sans l’ombre d’un doute que c’est armés d’objectifs tout aussi nobles et avec le même désir de travailler pour le bien de leur communauté que mes collègues viennent siéger.

En cette ère des médias (anti-)sociaux, la personne qui participe à la chose publique devient inévitablement la cible de ce fiel nauséabond et subira manque de respect, insultes et parfois menaces. Au nom de quoi? De la liberté d’expression? D’expression de quoi? D’ignorance crasse? De mépris de tout? Quelle merveilleuse époque nous vivons! Du fait d’avoir voulu œuvrer pour le bien de la communauté, avons-nous réellement mérité ça?

Dernièrement, le conseil s’est fait questionner par Rimouski en transition sur les actions entreprises depuis la signature de la Déclaration citoyenne d’urgence climatique (DUC) Je tiens à souligner que les principaux responsables du mouvement sont très respectueux et constructifs, mais certains militants sont beaucoup plus négatifs, voire méprisants.

Je vous l’ai dit, un des objectifs énoncés lors de ma campagne était la défense de l’environnement. À ce titre, j’ai ardemment milité pour qu’on adopte une résolution contre l’exploitation d’hydrocarbures de schiste à Rimouski. J’ai aussi été parmi les partisans de la signature de la Déclaration d’urgence climatique.

Je crois que Rimouski peut se vanter de très bonnes performances dans le domaine environnemental et qu’il n’y a jamais eu de conseil aussi vert qu’aujourd’hui. Vous avez des alliés au conseil. Vous pouvez nous considérer comme tels, ou, comme malheureusement plusieurs le font, douter de notre volonté.

Le conseil municipal n’a pas le pouvoir magique de changer les mentalités. Nous ne pouvons pas aller tellement plus vite que ce que les citoyens sont prêts à accepter. Nous avons aussi des budgets à gérer. Exemple : si nous passions de 3 à 50 autobus comme cela a été proposé, 25 % du budget y passerait, les payeurs de taxes se révolteraient et le prochain conseil ne serait plus vert du tout!

Par ailleurs, nous représentons tout le monde et être élu ne nous donne pas le droit de donner des leçons aux gens sur ce qu’ils doivent faire et sur où ils doivent magasiner. Plutôt que contraindre, il faut convaincre dans le respect des citoyens, des institutions et de ceux qui les servent. C’est selon moi la seule avenue.

Travaillons ensemble pour le bien de notre belle ville et faisons-le dans le respect, s’il vous plaît. Sinon il n’y aura plus personne pour se présenter la prochaine fois.

Grégory Thorez, Rimouski

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