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Point de Paradis dans la cathédrale!

Par Jacques Bérubé le 2018/01
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Point de Paradis dans la cathédrale!

Par Jacques Bérubé le 2018/01

Décembre 2017 nous a gratifiés d’une entrée en scène tonitruante, celle du nouveau maire de Rimouski, Marc Parent, qui s’était mis en tête d’utiliser le projet de centre culturel de la coopérative Paradis pour se faire le sauveur de la cathédrale de Rimouski.

Douze années de travail acharné, de réflexions, d’échanges, de consultations, de concertation autour d’un projet conçu, écrit, raturé, repensé, réécrit et finalement déposé. Voilà ce qui risquait d’être jeté par-dessus bord, simplement parce que le maire Parent était décidé à s’approprier ce projet et à lui imposer « son » lieu.

Qu’un projet de relocalisation dans un nouveau bâtiment, construit spécifiquement en fonction des besoins des entreprises culturelles membres de la coopérative soit déjà déposé auprès du ministère de la Culture et ait pratiquement obtenu tout le financement nécessaire à sa construction ne semblait pas déranger le maire.

Que les 15 entreprises membres de la coopérative soient majoritairement, sinon unanimement opposées à un déménagement dans la cathédrale, fermée depuis bientôt quatre ans, et que le projet et la survie même de la coopérative soient mis en péril par son obstination ne lui causait pas de souci.

Que le conseil municipal de Rimouski dont il faisait partie à titre de conseiller du quartier Le Bic, et maire par intérim, ait voté unanimement — il a donc lui-même voté en faveur — un appui et un engagement financier pour le projet de relocalisation de la coopérative Paradis sur la rue Saint-Germain Est et que sa position commandait le renversement de cette décision démocratiquement prise n’infléchissait pas non plus l’assurance du maire Parent.

En plus d’être grossièrement opportuniste, la croisade de Marc Parent voulait forcer la main au conseil municipal rimouskois pour l’amener à renier son appui au projet Paradis. Mais il semble que les conseillères et conseillers ne veuillent pas suivre docilement le maire dans son controversé projet et qu’ils respecteront la décision qui sera prise par les membres de la coopérative Paradis pour accepter ou rejeter — parions pour cette seconde option — un projet impliquant un déménagement dans la cathédrale.

Maintenant, le maire Parent doit non seulement faire preuve de respect envers ceux qui ont travaillé depuis des années au projet de la Coop Paradis, mais aussi — et surtout! — démontrer de la cohérence et de la vision. La construction d’un nouveau bâtiment sur la rue Saint-Germain Est et l’augmentation de la fréquentation qui résultera de l’enrichissement de l’offre culturelle de ce secteur de la ville profiteront grandement à sa revitalisation, tout en concordant tout à fait avec les objectifs du plan d’aménagement urbain adopté il y a quelques années.

Personne ne doute du bien fondé de la restauration et de la sauvegarde de la cathédrale Saint-Germain. Il est même louable — sans jeu de mots — de vouloir lui redonner une seconde vie. Mais cela ne doit pas se faire en forçant les commettants d’un projet déjà prêt à être réalisé ailleurs à s’installer dans l’église. Et non, monsieur le maire, le fait que la coopérative Paradis ne veuille pas déménager dans la cathédrale ni signifie pas, comme vous l’avez mesquinement laissé entendre dans une entrevue donnée au journal L’Avantage, que la coopérative souhaite sa démolition.

La coopérative Paradis a collaboré pendant près de deux ans — et retardé d’autant son projet — pour tenter d’intégrer le centre culturel dans un projet de réhabilitation de la cathédrale. C’était en 2015. La levée de boucliers des opposants qui désiraient que la cathédrale conserve sa vocation de lieu de culte a fait avorter le projet.. Le maire fait preuve d’angélisme — avec jeu de mots, cette fois! — s’il croit que ces pieux opposants baisseront les bras. Tournons la page sur le Paradis dans la cathédrale, mobilisons-nous derrière le projet de centre culturel sur la rue Saint-Germain Est et trouvons vite, le temps presse, une nouvelle vocation à la cathédrale de Rimouski.

Quelques projets ont été proposés : archives nationales et bibliothèque, musée d’art sacré, place publique intégrant une cathédrale à ciel ouvert à l’environnement architectural voisin. Le maire Marc Parent et le conseil municipal ont le choix et ont surtout une belle occasion de démontrer de l’imagination, de la vision et de l’ambition en développant un projet d’envergure original pour revitaliser la cathédrale Saint-Germain et cette partie du centre-ville par la même occasion.

Les premiers pas de Marc Parent comme maire officiel de Rimouski — il assumait l’intérim depuis un an — auront été pour le moins boiteux. Mais, laissons la chance au coureur. En souhaitant qu’à l’avenir, le maire assume que l’écoute et la concertation sont meilleures conseillères que la pression et les menaces pour gérer, administrer et développer.

 

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