
Du 1er au 3 décembre 2016, aura lieu pour la deuxième année Le Cabaret des contes ruraux, spectacle qui réunit sur scène Stéphanie Pelletier, Eudore Belzile, Mathieu Barrette, Cédric Landry et Sébastien Thériault. Derrière le rideau et la scène, on trouve également Gilbert Dupuis et Annick Lefebvre qui ont tous deux travaillé sur des textes interprétés par les conteurs.
Ce projet de contes ruraux présentés au Théâtre du Bic est produit par le très prolifique Théâtre des gens d’en bas. Il est né d’un goût pour le conte, inspiré par les spectacles de contes urbains présentés à Montréal durant le temps des fêtes. À travers des représentations au Bic, on revendique en quelque sorte le fait que le conte en spectacle ne soit pas seulement « urbain », mais aussi « rural » et qu’il reprenne sa fonction principale : parler aux gens d’ici en sublimant leur quotidien et les lieux qu’ils fréquentent.
Eudore Belzile, co-fondateur du Théâtre des gens d’en bas et initiateur du projet des contes ruraux, explique que ce spectacle a eu, l’an dernier, un impact très fort sur le public. « Dans ce spectacle, il s’agit d’utiliser le conte pour exprimer de façon moderne notre territoire et nos espaces imaginaires. Beaucoup de lieux sont nommés, qui plus est, par une nouvelle génération d’artistes, de trentenaires qui sont restés ou revenus en région. Ce n’était pas possible de réunir une équipe d’artistes de cette génération en région il y a trente ans. »
Annick Lefebvre, dramaturge montréalaise au succès grandissant, a composé un conte qui sera interprété sur scène par ses collègues artistes. Le principal défi, selon elle, a été d’écrire un conte rural. « Pour moi qui ai grandi plus près du béton que de la nature, il était difficile d’écrire une histoire qui se déroulerait en milieu rural. […] À mes yeux, une fille de Montréal ne pouvait être qu’imposteur dans ce projet! Et c’est sur ce sentiment, qui m’apparaissait être juste, que j’ai bâti mon histoire. »
Cette création, c’est donc, avant tout, une question territoriale. Lorsqu’on demande à Annick Lefebvre de quelle manière le Cabaret des contes ruraux aborde la découverte du territoire québécois, elle répond : « Par tous ses orifices! Dans le sens où, par la multiplicité des plumes et des bouches de conteurs réunis sur scène, le territoire est parcouru à la manière d’un road trip d’abord, mais de façon plus intérieure, voire métaphorique, surtout. Et ça pose aussi la question de la manière dont le territoire agit sur nous. Comment est-ce que le territoire influence nos choix de vie, notre destin. »
Ce spectacle, qui enthousiasme tant le public par sa sincérité, est le reflet de l’expérience vécue par les artistes durant le processus de création. « Maintenant, raconte Stéphanie Pelletier, je sais qu’au-delà de leur art je les aime d’amour : Eudore avec sa grande connaissance du métier mêlée à un enthousiasme de tit-gars; Cédric avec son intuition, son écoute du public et son humour; Sébastien avec sa sincérité déconcertante, son côté très brut; Mathieu qui repousse toujours les limites de notre empathie, qui fouille l’âme humaine. Là je parle des gars sur scène, mais y’a aussi le texte d’Annick Lefebvre qui est tellement baveux, mais drôle et percutant et celui de Gilbert Dupuis qui teinte le show d’une belle nostalgie. »
Le Cabaret des contes ruraux apparaît pour répondre à la nécessité d’avoir des traditions qui nous appartiennent et que l’on actualise. C’est en prenant la responsabilité de recréer ces traditions qu’Eudore Belzile et son équipe d’artistes offrent en toute humilité un spectacle authentique.
Le Cabaret des contes ruraux sera présenté au Théâtre du Bic les 1er, 2 et 3 décembre.