
Pour sa quatrième édition, Innovation Métiers d’art explorera le thème Microcosme, tout en préparant, pour février 2016, une exposition itinérante qui y sera consacrée. Poursuivant son objectif d’inciter les artistes à créer en dehors de leurs propres frontières, Innovation Métiers d’art mise sur l’exploration de nouvelles techniques et de nouveaux matériaux et, dans le cas présent, sur de nouvelles façons d’interpréter le monde. Pour la réalisation de ce projet, sept artistes bas-laurentiens sont jumelés, depuis l’automne dernier, à sept artistes autochtones de différentes nations québécoises.
Chacun des quatorze artistes a créé puis remis à son homologue une œuvre symbolique, de format miniature, que ce dernier doit intégrer à son travail final. L’œuvre symbolique, qui existera bientôt hors de son contexte d’origine, est une promesse de confiance entre ces artistes qui acceptent d’ouvrir leurs frontières : Josée Bourgoin et Michel Savard, Josée Desjardins et Eruoma Awandish, Marius Harton et Sylvie Bernard, Annette Albert et Anastasia Nolin, Emmanuel Guy et Sarah Cleary, Ito Laïla LeFrançois et Virginia Pésémapéo Bordelo, Manon Lortie et Jacques Néwashish. Naîtront autant d’images réduites du macrocosme qu’il y a de collaborateurs au projet, dans le but d’offrir une vision peut-être plus juste de cette société que nous partageons.
Que veut donc dire microcosme? Selon un sens ancien, microcosme désigne « le corps humain considéré comme un petit univers, une image réduite du monde, du macrocosme, auquel il correspond, partie à partie » (Le Petit Robert). Dans un sens plus moderne, il s’agit d’« un monde en réduction, une petite société » (Le Petit Robert). Chose certaine, un microcosme est toujours vu et senti dans une perspective relationnelle par rapport à l’espace qui le contient. Dans le cadre d’Innovation Métiers d’art, il s’agit d’une philosophie du métissage où, en binôme, les artistes permettent à l’autre d’imprégner leur microcosme. Le dialogue se crée à travers l’offrande de ce qu’ils veulent bien donner d’eux-mêmes et de ce qu’ils reçoivent de la part de l’autre. Déjà, des affinités se développent de manière inattendue. Selon Manon Lortie, l’expérience est plus forte que ce à quoi tous s’attendaient. Des liens étonnants se sont tissés entre les artistes par des coïncidences encore plus étonnantes. Il nous faudra voir pour comprendre ce que ces artistes ont à dire.
L’exposition voyagera. Entre autres, du Musée régional de Rimouski vers le Centre d’art de Kamouraska, du Musée amérindien de Mashteuiatsh au Musée huron-wendat de Wendake, puis du Musée des Abénakis d’Odanak à la Maison amérindienne de Mont-Saint-Hilaire.