
Le groupe « Rimouski-Neigette refuse » vise à informer la population de la MRC et de ses alentours des conséquences de la pollution électromagnétique et des problèmes liés à l’électrohypersensibilité. Ce groupe a été créé lorsqu’Hydro-Québec a annoncé son projet de remplacer son parc de compteurs électromécaniques par des compteurs à radiofréquences dits « intelligents ».
Ces nouveaux compteurs, fonctionnant selon un réseau maillé, impliquent que de nouvelles ondes viennent s’ajouter à celles déjà nombreuses présentes dans l’environnement. L’augmentation de la quantité d’ondes peut avoir de multiples effets sur la santé. L’humain sera-t-il capable de gérer cette charge supplémentaire ou est-ce que de plus en plus de gens éprouveront des problèmes d’hypersensibilité électromagnétique?
Les symptômes d’électrohypersensibilité (EHS) apparaissent au contact d’appareils émettant des ondes électromagnétiques comme les écrans d’ordinateurs, les téléviseurs, les téléphones cellulaires, etc. Nul ne réagit de façon identique, de là une grande quantité de symptômes possibles : maux de tête, douleurs musculaires et articulaires, acouphènes, sensations anormales de réchauffement ou de brûlure, sensations d’étouffement ou de décharges électriques, troubles cardiaques, troubles du sommeil, de la concentration ou de la mémoire, etc. La réaction peut être immédiate ou se manifester seulement dans la nuit ou le lendemain de l’exposition. Les dommages sont progressifs et s’aggravent avec le temps si l’exposition aux ondes ne diminue pas.
Des personnes de tous les âges et de toutes les classes socioéconomiques sont touchées. Plusieurs doivent investir temps, effort et argent pour atténuer les effets des installations électromagnétiques afin d’être capables de travailler.
Le problème se pose à l’échelle internationale et des recherches ont lieu dans plusieurs pays (Suède, Norvège, États-Unis, Suisse, Allemagne, Australie, etc.). Le Dr Belpomme, professeur en cancérologie, résume ainsi ses résultats : « Nous avons la certitude que c’est l’addition des différentes sources de champs électromagnétiques, des antennes relais en passant par les lignes hautes tensions, la Wifi etc., qui provoque l’EHS. »1 Les effets biologiques de cette exposition sans précédent commencent seulement à être compris.
Le projet d’Hydro-Québec d’installation à grande échelle de compteurs « intelligents » implique une multiplication d’ondes dans un monde où elles sont déjà omniprésentes. Pouvons-nous craindre une « épidémie » d’électrohypersensibilité si nous continuons à augmenter les émissions plutôt qu’à les réduire? Serait-ce la fameuse goutte d’eau qui fera déborder le vase pour plusieurs d’entre nous?
Dans le domaine des sciences environnementales, la capacité de charge est la capacité d’un système à rester en équilibre. Passé un certain seuil, le système n’a plus la capacité de s’adapter et de se régénérer : il se dégrade. Il peut être ardu de rétablir le système une fois qu’il est en déséquilibre. Il en est de même pour les effets des ondes sur le vivant : lorsque nous dépassons un degré d’exposition aux ondes, notre corps ne réussit plus à s’adapter et les symptômes s’accumulent. Il devient alors impossible de tolérer des niveaux d’exposition qui semblaient auparavant inoffensifs. Jusqu’à quel degré d’exposition peut-on se rendre avant d’être malade? Ce stade n’étant pas le même pour tous, voulons-nous vraiment tester les limites pour le savoir?
L’application du principe de précaution impliquerait de réduire l’exposition aux ondes plutôt que de l’augmenter sans cesse. Dans le cas contraire, on peut s’attendre à de plus en plus de cas d’EHS, et les personnes atteintes auront beaucoup de difficultés à s’intégrer à la société. Peut-être ferez-vous partie de celles-là, ou votre conjoint, vos enfants, vos amis… Un choix de société s’impose : interdisons que de nouvelles sources d’ondes, comme celles des compteurs dits « intelligents », s’ajoutent aux sources actuelles.
L’installation des compteurs « intelligents » est prévue pour bientôt dans la région. C’est le temps de s’informer, de se questionner, d’en discuter. C’est aussi le temps d’agir, par exemple en demandant à Hydro-Québec un compteur non communicant. Un grand groupe a plus de poids pour faire valoir ses droits : plus de gens refuseront les compteurs à radiofréquences « intelligents », plus les gestes de refus auront un impact.
- Pr Belpomme, « Ondes, un problème de santé majeur », Le Dauphiné libéré, 29 juillet 2009.