Le blogue du rédac

Un jour, je serai un papillon à trois ailes

Par Mélanie Fortin le 2014/07
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Un jour, je serai un papillon à trois ailes

Par Mélanie Fortin le 2014/07

Dans cette section, le rédacteur en chef du Mouton Noir, Marc Simard, partage avec les lecteurs ses coups de gueule, des textes coup de cœur de collaborateurs et encore plus…

Cette semaine, Marc vous invite à lire deux commentaires relatifs au récit « Un jour, je serai un papillon à trois ailes » du Rimouskois d’origine Éric Côté. Le premier commentaire est Mélanie Fortin de Rimouski et le second par Annik Coderre de Boisbriand.

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Sortir de soi par Mélanie Fortin, Rimouski

Le récit du Rimouskois d’origine Éric Côté, Un jour, je serai un papillon à trois ailes, commence en trombe et vous saurez dès les premières lignes, qui vous portent de la Turquie à Rimouski, si vous apprécierez le reste de sa nouvelle.

De l’atmosphère javellisée de la maison familiale, l’auteur nous fait rapidement passer à un univers glauque à la Bukowski. En se jouant des mots, des images et en utilisant les aberrations avec l’entrain et la gourmandise du personnage de Bella Beaulieu qui se vautre dans le maquillage, le glauque revêt toutefois ses plus beaux atours sous la plume de Côté.

Certes, parfois il oscille un peu maladroitement entre réalisme et absurde, mais on lui pardonne facilement ces petits écarts de plume lorsqu’on tombe finalement sur de courtes phrases alliant parfaitement l’absurdité et la réalité du propos. Le choix de l’absurde pour traiter d’un sujet délicat comme l’affirmation et l’acceptation de soi prend tout son sens, car il balance la «lourdeur» intrinsèque du thème.

On sourit malgré nous à la lecture d’Un jour, je serai un papillon à trois ailes, car même lorsque le destin fait des siennes et que le rêve de devenir papillon s’éloigne ou est remisé, son atteinte semble inévitable, irréversible, une marche de l’histoire personnelle enclenchée dès la naissance dont le chemin ne saura être entravé ni par les gens ni par la contingence des événements.

Second commentaire par Annik Coderre, Boisbriand

J’ai lu Un jour, je serai un papillon à trois ailes. Et tout de suite après, je l’ai relu.

Je ne voulais manquer aucune phrase de deuxième ou troisième degré qui aurait pu m’échapper pendant ma lecture. Le texte se promène finalement à travers plusieurs degrés, selon la concentration du lecteur, selon son niveau de liberté, ou de libertinage devrais-je dire… Certains viendront vous chercher, d’autres non, ils vous laisseront survoler au-dessus du premier, pour vous faire tomber au fond tout de suite après.

Lire cette nouvelle, c’est un peu comme faire une randonnée avec l’esprit d’un libre penseur. On dirait que tout part d’une vérité tellement banale qu’un artiste peintre aurait fait exploser ses tubes de couleur au-dessus de façon à rendre la vie plus intéressante. Un genre d’hyperactivité du sens créateur qui fait ressortir une infiniment dure réalité de vie vue avec des yeux et un coeur si innocent que son interprétation en est complètement mitigée et folle. Je dois dire que c’est ce qui rend le texte si captivant. Le plaisir de se faire choquer et attendrir en même temps.

Dépaysement ou égarement, dure innocence, tendre rigidité… bref, ne vous attendez à rien en lisant ce livre, car si vous penchez d’un bord, c’est certain qu’il vous fera pencher de l’autre!!

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