
Il faut dire qu’il s’est fait attendre, cet opus. En effet, les trois volets – Balade, Malade, Salade – devaient paraître à quelques mois d’intervalle. Mais l’escroquerie dont les acteurs des Productions de l’Onde ont été victimes a causé suffisamment de soucis pour retarder la parution [voir texte suivant].
Autre changement au programme : Bori avait annoncé à l’automne 2013 des collaborations avec Pierre Flynn, Jérôme Minière et Michel Rivard. Une belle salade de contributions musicales ou littéraires! Toutefois, ces noms n’apparaissent pas sur la pochette.
Qu’à cela ne tienne : Salade est la preuve qu’on peut réussir un bel album en quittant le sentier initialement prévu. Les textes de Bori côtoient entre autres ceux de Trenet, mais aussi ceux de Brel et de Ferré, parfois dans une seule et même chanson!
La pièce « Qu’importe » épate par le rythme inhérent aux mots et par la diction précise et presque percussive de l’artiste. « Boulevard désert » (musique de Michel Robidoux), à la mémoire de Maurice Segall, est tout en sobriété et touche par ses mots sensibles et par la magnifique mélodie du refrain. « Le blues du mur » (musique de François Cousineau) est le prolongement de l’engagement social du créateur et séduit par ses passages arrangés à la sauce jazz vocal, même si certaines sonorités se permettent une incursion à la frontière du kitsch.
Salade plaira aux amateurs de chanson française et à ceux qui aiment les textes riches parés de couleurs jazz et de batterie décontractée.