
Dans son premier livre, Catherine Voyer-Léger, blogueuse connue du grand public, propose une suite de courts textes dérangeants, qui situe l’auteure au regard des autres et qui nous confronte à toute une suite de thèmes anecdotiques, mais paradoxalement sérieux, et souvent abordés avec ironie et beaucoup d’acuité. Des sujets propres à l’actualité, mais des réactions, comme des flèches bien aiguisées qui ne ratent jamais leur cible, nous obligeant à réfléchir à cette belle société qui est la nôtre.
« Le monde du show-business est une roue promotionnelle sans fin à laquelle on met l’épaule en souriant. Elle baigne dans un tel consensus mou, une telle hypocrisie du » tout le monde aime tout le monde « , que le moindre couac nous semble d’une gravité absolue. »
Les titres de Détails et dédales sont un bel exemple du ton décapant qu’on peut sentir dans les textes : « Pourquoi je ne suis pas Denise Bombardier », « Aliénation, humour et lieux communs », « Les médias ne portent pas toujours conseil », « Projet de loi 78 : lettre à mes anciens compatriotes » ou encore « Deux débats, beaucoup de confusion (débat sur la laïcité) », etc.
Des sujets variés : « du social, du culturel ou du personnel, de l’intime », comme le souligne Marie-France Bazzo dans la préface, des sujets qui alimentent les textes de cette auteure passionnée qui a fait des études supérieures en science politique et qui travaille actuellement comme directrice du Regroupement des éditeurs canadiens-français.
La critique culturelle, le féminisme, la place des arts dans notre société, les clichés sur les générations, même les lieux communs propres aux multiples voix du populisme et de la culture de masse (et en même temps la défense de la liberté des voix citoyennes) qui orientent et teintent notre quotidien, tout y passe afin de nous sortir de notre confort et de notre indifférence.
Les 86 courts textes, répartis sur plus de 300 pages, sont des réflexions, à des degrés différents, bien stimulantes : une découverte des aliénations que l’on ne semble jamais remettre en question et les perles d’un « collier féministe » au cou d’une femme qui n’a pas peur des débats.
Ce premier livre est une réponse (la sienne) à plusieurs préjugés, à bien des idéologies qui se cachent sous les discours, les manies ou les réactions maladroites de bien des gens de la sphère publique, qu’elle réussit, et d’une façon succincte, à nous dévoiler. Elle arrive, presque tout le temps, à se maintenir, ce qui n’est pas toujours facile, au-dessus de l’ambiance dérisoire, divertissante, bruyante, ou parfois même déprimante, de l’air du temps. À découvrir…