Nos blogues

Un été pourri

Par Pierre Landry le 2011/09
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Un été pourri

Par Pierre Landry le 2011/09

Bonjour chers lecteurs, toujours heureux de vous retrouver et de renouer avec vous, surtout après une saison qui n’avait d’estivale que le nom. Après l’été qui vient de s’écouler (goutte à goutte…), après Irène qui est passée en coup de vent et ce début d’automne plus vieux que votre humble serviteur, on peut être assurés que les rares basanés qu’on croise sur le chemin sont des adeptes des salons de bronzage ou des citoyens blasés qui, changements climatiques obligent, ont décidé de se taper le Sud en plein été.

Pour ma part, pas plus con qu’un autre, j’ai profité de la parité du dollar et du fait que le pétrole de nos sables bitumineux se vend moins cher aux États pour aller y faire une petite saucette. On passe notre temps à conspuer les Américains, mais tout le monde sait que le citoyen moyen de la côte est, pris individuellement, s’avère un être charmant toujours heureux de vous aviser que vous vous êtes trompé de route ou que la meilleure clam chowder de la planète se concocte dans son bled.

Une découverte pour moi : la ville de Boston. Que voulez-vous, comme on dit en anglais : If you can’t fight them, join them. Si t’es pas capable de gagner la coupe Stanley, tu peux tout au moins aller faire un petit tour chez les vainqueurs, histoire d’essayer de leur chaparder quelques trucs ! Mais ce n’est pas uniquement au chapitre du hockey que les Bostonnais sont des champions. Férues d’histoire comme vous l’êtes, mes chères lectrices, vous n’êtes pas sans savoir que c’est dans cette ville qu’a pris naissance le véritable Tea Party qui était un mouvement révolutionnaire à l’époque, et que Boston a été le berceau de la révolution américaine. Et on ne se gêne pas pour vous le faire savoir !

Non, mais c’est merveilleux d’avoir assumé sa propre destinée, d’être parvenu à foutre les Anglais à la porte, de s’être doté d’une Constitution originale et de s’être érigé en État libre et indépendant ! En tout cas, c’est ce qu’on proclame partout à Boston, qu’acquérir son indépendance est une chose extraordinaire, et on comprend moins bien après une petite balade dans le patelin pourquoi un certain Bill Clinton est venu affirmer le contraire à propos du Québec lors du référendum de 1995. Ils sont tellement fiers de ce qu’ils ont accompli à Boston, les États-Uniens,  qu’ils ont tracé, en plein centre-ville et sur plusieurs kilomètres, une ligne rouge qui relie tous les sites d’importance où s’est tramé l’avenir de la Nation. Les Patriotes se sont réunis ici, ils ont publié leur premier journal dans ce sous-sol, ils ont foutu le thé anglais à la mer dans cette partie du port, ils ont combattu sur cette colline. Et attaboy ! Et youpi ! Vive la Révolution ! Vive l’Indépendance !

Nous, si on faisait comme eux, c’est une ligne noire qu’il faudrait graver ainsi sur notre territoire. Elle partirait des plaines d’Abraham (ils tombèrent pour la première fois), elle ferait un détour vers Saint-Eustache et le Richelieu (ils tombèrent pour la seconde fois), elle se déplacerait vers Montréal et traverserait l’ensemble du Québec pour souligner 1980 et 1995 (troisième et quatrième stations). Tant qu’à faire, on pourrait la prolonger jusqu’à Lowell, Salem, Pawtucket, Nashua et toutes ces villes fleurons de la révolution industrielle américaine où nos grands-pères et nos grands-mères sont allés filer un mauvais coton pour engraisser le capitalisme nord-américain naissant. Elle pourrait retraverser la frontière, cette sinistre ligne noire, pour revenir au début de sa course et aboutir dans le bureau de Jean Charest.

Et parlant de politiciens, puisqu’on y revient toujours, merci Jack Layton d’avoir fait mentir l’adage en vogue actuellement qui veut que les hommes politiques ne soient ni aimés ni appréciés. Merci d’avoir fait la démonstration que lorsqu’on a du cœur, des idées et de la compassion, on peut se tenir debout et combattre pour ses idéaux.

Et Mme Normandeau nous a abandonnés, elle aussi, préférant le schisme au schiste, créant un bref séisme au sein du cabinet en se disant : « Shit ! Ça ne vaut pas la peine… » On comprend moins bien cependant pourquoi c’est aujourd’hui le Dr Yves Bolduc qui représente la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent au sein du même cabinet. Remarquer qu’à titre de docteur de campagne, je serais bien mal placé pour m’insurger contre le fait que ce soit un représentant de la profession qui hérite de la tâche. Mais, d’autre part, c’est quoi l’affaire ? Est-ce qu’on nous prendrait pour une gang de malades ?

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