
Dakar, 7 février 2011.
Aujourd’hui, nous avons eu la chance de participer à la grande marche d’ouverture des activités du Forum social mondial (FSM) 2011 à Dakar. Nous étions animés par une curiosité et une fébrilité qui se dégageaient des marcheurs rassemblés pour l’événement. Impressionnés par une foule estimée entre 30 000 et 50 000 personnes, nous nous sommes rapidement laissés imprégner par cette chaleur humaine et cette volonté de construire un monde plus solidaire.
Que ce soit du haut de leur maison ou en occupant les trottoirs à proximité des commerces, les Sénégalais étaient présents et attentifs tout au long de notre parcours. Nous pouvions ressentir l’intérêt et l’engouement envers le spectacle et l’animation qui prenaient place dans leur quartier. C’est dans une ambiance festive que la société civile prenait pacifiquement d’assaut les rues de Dakar afin de porter l’essence même d’un monde meilleur, plus juste et plus équitable. Après plus d’une décennie de mobilisation et d’existence, nous affirmons que le mouvement altermondialiste est toujours vivant et d’actualité.
Sous des rythmes endiablés, nous tous, citoyens engagés et regroupements mobilisés, emboitions le pas. Différentes associations et organisations unissaient leur voix pour atteindre une plus grande résonnance. Nous pouvions entendre et lire sur les banderoles des messages d’espoir tels que : Non à l’exploitation minière, Oui à une éducation accessible et équitable, Ouvrons nos frontières, La terre, c’est ma vie, Nous sommes tous frères dans l’humanité… Il était stupéfiant de voir se réunir des gens d’un peu partout sur la planète et incarner des convictions communes, et ce, au delà des questions raciales. L’énergie était au rendez-vous et nous contaminait. À coup de slogans et de djembés, la voix des enfants, des femmes et des hommes s’est soudée pour proclamer qu’un autre monde est possible et nous attend. La rue nous appartenait! Sans oppression policière nous avons pu l’occuper, revendiquer nos droits et faire valoir l’importance d’un changement de société à l’échelle planétaire. Au delà des frontières, nous avons pris conscience que les luttes que nous portons à l’échelle locale sont loin d’être isolées. Le contexte peut être différent, mais le cœur de nos préoccupations est le même. Nous exigeons une mondialisation plus respectueuse de l’humanité.
Marche d’ouverture du FSM 2011 :
Après environ trois heures de marche sous le soleil radieux, le tout a pris fin à l’Université Cheik Anta Diop où nous pouvions apercevoir les résidences bondées d’étudiants qui criaient et applaudissaient notre arrivée. Après les inscriptions et un moment de détente, la journée s’est poursuivit avec de la musique et des discours engagés. Ce fut un moment exaltant. Demain, les ateliers débutent et nous sommes excités par l’idée de pouvoir participer à cet espace d’échange afin d’alimenter notre engagement citoyen. Malgré certaines appréhensions face à l’utilité d’un forum social mondial, nous ne pouvons nier l’importance d’une mobilisation globale. Cet événement ne résoudra pas les problèmes de l’Afrique ni du monde entier, mais la synergie des peuples nous semble être un autre pas vers une remise en question des fondements de notre société capitaliste.