Présenté en guise de spectacle de clôture au Rendez-vous des grandes gueules de Trois-Pistoles, Visions de Kerouac étonne. C’est une drôle de bête que ce spectacle hybride, désarçonnant, déroutant, émouvant et franchement fascinant. Nicolas Landré, tour à tour narrateur, comédien et chanteur, incarne Kerouac avec un plaisir communicatif. Mais on est tout d’abord surpris d’entendre de la prose récitée sur des musiques qui se passent habituellement de la parole. Je pensais aux premières fois où j’ai entendu du be-bop : je ne savais plus quel instrument suivre. Eh bien, c’est la même chose pour Visions de Kerouac! Il y a donc les notes, les mots et les images, parce que c’est un spectacle où le multimédia a sa place grâce à de nombreux extraits visuels et sonores (que Guilbeault traduit en musique, à la manière d’un René Lussier, version Trésor de la langue – chouette clin d’œil, en passant!)
Et quelle musique, à la fois omniprésente, enveloppante, fiévreuse même par ses rythmes, et tellement pertinente pour un spectacle hommage à celui qui, le premier, a parlé de la beat generation!