
« Les femmes devraient être habillées en blanc comme tous les autres appareils domestiques. »
Bernie Ecclestone, patron de la F1 jusqu’en 2017
Cette semaine, à la radio de nos impôts, on pouvait entendre une formidable publicité pour ce Mad Max grandeur nature que représente la F1. François Dumontier, président et chef de la direction du Groupe de course Octane, le promoteur local du Grand Prix, vantait les activités de chars à l’horaire, les séries d’autos sur Netflix et le partenariat avec Amazon. Les grands esprits se rencontrent. À RDI économie, Gérald Fillion recevait aussi le promoteur de la F1 qui nous promettait que le Grand Prix allait devenir carboneutre en 2030. Comment? Il ne le sait pas encore. Mais Gérald était très heureux de ce mirage vert. En matière de propagande au service des pouvoirs les plus oppressifs, Radio-Canada se démarque toujours.
La classe politique est également complice. La mairesse «progressiste» de Montréal ainsi que notre ministre de l’Environnement défendent le Grand Prix.1 Ils évoquent les mêmes rengaines entendues dans les médias de masse : tourisme, économie, engagement vert, technologie. Nos élites vivent dans l’illusion d’un monde qui est déjà mort.
Le Grand Prix de Formule 1, c’est :
– un évènement appartenant à Liberty Media Corp., une corporation abonnée aux paradis fiscaux, dont la capitalisation boursière est de 30 milliards $;
– des retombées économiques négatives2;
– 400 millions $ versés par les contribuables entre 2009 et 2031;
– 150 millions $ également déboursés par les contribuables pour l’entretien de la piste de course;
– une immense publicité pour l’industrie automobile;
– l’exploitation de la nature et du corps des femmes à des fins de divertissement pour prédateurs opulents;
– un safe space pour riches touristes qui se gavent de gros steaks à 1 500$;
– l’augmentation de la pollution inutile et nuisible comme les GES, les déchets et Jacques Villeneuve;
– des tapis rouges remplis de vedettes bronzées qui ont signé Le Pacte;
– la violence du capitalisme dans toute sa splendeur;
– nos gouvernements à genoux devant cette catastrophe facilement évitable.
Développement durable!
Rassurez-vous, sur le site du Grand Prix du Canada, on peut cliquer sur l’onglet « Développement durable »3 et lire avec soulagement leurs engagements écologiques :
– le complexe des garages est muni d’ampoules D.E.L. tant à l’intérieur qu’à l’extérieur;
– dons de nourriture;
– une entreprise de nettoyage est responsable de la récupération de cannettes sur le site;
– les bureaux de Groupe de course Octane sont munis de bacs destinés à la récupération du carton et du papier;
– depuis 2022, les billets de l’événement sont uniquement disponibles en version électronique;
– encourager les fans à se déplacer de manière responsable;
– les bureaux du promoteur sont accessibles en transport en commun;
– il y a plusieurs zones fumeurs sur le site afin de ne pas incommoder les non-fumeurs;
– les employés sont encouragés à appuyer des causes qui leur tiennent à cœur.
LE GRAND PRIX : NON MERCI!
Plusieurs organismes écologistes dénoncent cette funeste mascarade : « Pour l’environnement, pour l’avenir de la vie sur Terre, pour la qualité de vie des générations actuelles et futures, pour nos enfants et nos petits-enfants, nous nous opposons à la tenue d’un tel évènement automobile et nous exigeons qu’il n’ait plus lieu à Montréal, au Québec, ou au Canada. »
Ils ont mis en ligne une pétition demandant que l’édition 2022 du Grand Prix du Canada soit la dernière : https://www.change.org/legrandprixnonmerci