Le blogue du rédac

L’autre, de Arsenault et Langevin, que du bon

Par Lucien Cimon le 2021/01
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L’autre, de Arsenault et Langevin, que du bon

Par Lucien Cimon le 2021/01

J’ai écouté attentivement le disque de deux artistes de notre région; j’ai bien aimé. Voilà, me suis-je dit, du travail bien fait, une production culturelle qui n’a rien à envier à celles qui émanent des meilleurs studios des grands centres. 

Ce qui nous séduit dès le départ, c’est la musique et la qualité des arrangements. Une présence musicale bien affirmée, un bel équilibre entre les instruments. Serge Arsenault, un musicien de grande expérience, révèle ses qualités de mélodiste en offrant  des compositions qui épousent bien l’histoire et les émotions contenues dans les textes de Langevin.

La voix de Serge, une voix mure, bien posée, avec des accents qui rappellent parfois celle de Jean-Pierre Ferland, sait rendre les sentiments exprimés par les textes; à peine la sent-on un peu fortement sollicitée dans les chansons Le mur et La mer si belle. On est heureux que cette voix, phénomène rare aujourd’hui dans la chanson populaire, nous laisse entendre clairement tous les mots de chaque chanson et qu’elle soit si bien appuyée par la musique plutôt que d’être obligée d’entrer en compétition avec elle. La qualité des arrangements crée un habillement somptueux qui convient parfaitement à la mélodie composée par Serge sans jamais l’étouffer.

L’artiste Roger Langevin que l’on connaît bien ici par les nombreuses oeuvres monumentales qui embellissent notre ville, sculpteur connu aussi à travers tout le Québec et dans plusieurs pays d’Europe, se fait pour l’occasion sculpteur de mots, suivant l’expression qu’utilisait son frère Gilbert pour définir lui-même sa fonction de poète. Langevin, le nôtre, sait écrire : il l’a prouvé par des livres et ses nombreux articles. En sculpture, il travaille vite et très bien; cette aptitude sied peut-être moins bien à sa poésie. Certains puristes reprocheront à quelques-uns de ses textes d’avoir conservé trop de tournures faciles et certains clichés de forme : pas toujours facile d’éviter ce que j’appelle «l’effet rimette», mais on ne pourra certainement pas l’accuser de n’être pas personnel et vrai. Ce dont il nous parle, il l’a vécu et ressenti. Certaines images sont peut-être plus faibles; elles ne sont jamais fausses ou vides. La qualité et l’intensité de l’émotion atteignent des sommets dans des chansons comme Souviens-toi, L’autre et Définitivement.

Je pense que nos deux amis peuvent être fiers d’offrir au public un disque consistant par la richesse authentique de son contenu, séduisant par ses mélodies, qui s’efforce de varier les tons en ajoutant, au moins à deux occasions un brin d’humour, comme c’est le cas dans l’aimable satire de notre époque «virtualisée» contenue dans Les clics et qui s’exprime avec une drôle éloquence par la musique de Le chant d’honneur.

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