
La discrimination sous toutes ses formes est un fléau qu’il faut combattre sans relâche, compte tenu des dommages qu’il occasionne chez les personnes ou groupes ciblés. Dans cette perspective, comme plusieurs États occidentaux, le Québec et le Canada œuvrent en ce sens depuis plusieurs années, par le truchement d’instruments administratifs et juridiques. Les chartes canadienne et québécoise, dans leurs articles 15 (1) et 10, pour ne citer que ceux-là, proscrivent tout comportement qui vise à réduire l’être humain à sa plus simple expression, à déshumaniser ou à raciser les composants de certains groupes en raison de la couleur de leur peau. Cependant, il ne relève pas de l’utopie d’affirmer que les gestes racistes sont toujours présents dans l’espace public. En effet, à l’occasion, les médias rapportent des cas de conduites discriminatoires réelles ou avérées liées à la couleur de la peau.
Il semble que cette pratique ait été mentalisée et, par le fait même, reproduite socialement, c’est-à-dire de génération en génération. Dans l’hypothèse où ce serait le cas, le moment n’est-il pas venu d’envisager l’élaboration d’instruments alternatifs afin de venir à bout de ces agissements indignes en expurgeant les contenus des œuvres de l’esprit des stéréotypes susceptibles d’alimenter la discrimination et ses différentes manifestations ségrégatives, dont le racisme ?
Si les actes racistes doivent être dénoncés et les personnes qui les pratiquent condamnées, que penser des personnages qui profitent de la vague pour diaboliser leur adversaire en le qualifiant de raciste parce qu’il aurait imité l’accent d’une communauté racisée à l’occasion d’un évènement récréatif ou festif ? Il y a quelques années, lors d’Halloween, une de mes filles, métisse, s’est maquillé le visage en noir pour, me disait-elle, ressembler à une fille noire. Plus tard, si elle décidait de faire de la politique, allez-vous exposer dans les réseaux sociaux les photos de son visage maquillé en noir et également l’accuser de racisme ?