Actualité

Les vraies affaires ou La trahison des élites

Par Pierre Landry le 2016/05
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Les vraies affaires ou La trahison des élites

Par Pierre Landry le 2016/05

On entend partout qu’il ne faut pas faire d’amalgames et ne pas confondre islamisme et terrorisme lorsqu’on appréhende les horreurs dont nous sommes malheureusement témoins de plus en plus souvent, mais il est un domaine où tous les intérêts semblent se fondre dans le même creuset, où tous les idéaux convergent vers la même cible, et cette superbe arnaque dont nous sommes les victimes, elle consiste à siphonner d’une manière systématique toutes les ressources humaines et naturelles, à en extraire la substantifique moelle jusqu’à la dernière goutte, à presser le fruit jusqu’au trognon, avec la bénédiction des élites politiques, bien sûr, puisqu’elles en sont, et une fois qu’on a réussi à ainsi vampiriser la moindre créature, à la vider de sa dernière goutte de sang, on amasse le pécule et on va aussitôt le cacher le plus loin possible, à l’abri des regards indiscrets, comme Séraphin faisait avec son or en le dissimulant dans des poches de grain, et cette plus-value qui est de fait la résultante des efforts collectifs de l’ensemble d’une société, ce patrimoine cumulé au fil de nombreuses générations, on nous l’arrache sans vergogne comme faisaient les extracteurs de dents anciennement, et au lieu d’en faire profiter la collectivité, on le thésaurise dans des banques offshore, on le place dans des coffres-forts supposément hermétiques, loin des yeux et des griffes du fisc, et on passe sa vie à ainsi cumuler les profits, et dès que le magot a de nouveau atteint des dimensions respectables, hop! on expédie le tout dans ces paradis où on ne mettra jamais le pied, mais où nos sous vont se multiplier à l’infini, au détriment du pauvre monde, qui peine à joindre les deux bouts, au détriment de la caisse des États, qui se vide en proportion des sommes qui leur échappent ainsi, et ce sont les services à la population qui écopent, l’environnement qui se détériore à la vitesse grand V, les régions qui dès qu’elles ne constituent plus un bassin de ressources appréciables pour les grandes fortunes sont laissées pour compte, et comme si ce détournement néolibéral ne pouvait se contenter de la seule turpitude et du seul égocentrisme des individus, ce sont les institutions qui se plient une à une à cette loi du marché pour laquelle personne n’a voté, et voyez ainsi les caisses populaires créées par un visionnaire et un révolutionnaire qui voulait que les épargnes de son peuple lui restent et servent à la communauté, voyez cette force dont nous nous sommes dotés nous échapper peu à peu, voyez ces tentacules qui irriguaient le moindre village se rétracter chaque jour, la pieuvre s’étant maintenant donné pour mission de jouer dans la cour des grands, au détriment des petits épargnants et des collectivités, qui s’effritent un peu plus chaque jour, et chez St-Hubert la traditionnelle a décidément cédé la place à la crémeuse, mais la crème ne restera plus chez nous, elle ira engraisser le bas de laine de quelconques actionnaires anonymes qui à leur tour engrangeront les profits dans un éden pourri, et la moindre vis, le moindre tarot, le plus petit clou à finir que vous achèterez chez Rona permettra lui aussi à un holding étranger de consolider sa base, de rationnaliser ses opérations, de couper dans le personnel tout en multipliant ses avoirs, et, encore là, les sueurs de Rolland et Napoléon n’auront servi en fin de compte qu’à ce que des compagnies à numéro et des ayants droit dissimulés sous quinze couches de papiers d’avocat empochent le pactole en sourdine et salivent en voyant le gras cumuler, pendant que les écoles croupissent sous la vétusté et les champignons, que les garderies ne sont plus en mesure d’alimenter correctement les enfants dont elles ont la garde, que la natalité baisse parce que les familles n’ont plus les moyens d’élever leurs enfants, que les soins de santé sont de moins en moins à la portée du pauvre monde, et à la gouverne de ce triste empire qui n’en finit plus d’empirer, Couillard et sa bande gèrent une succursale provinciale pour le bénéfice de ces mêmes malfrats, après que le parti dont il est toujours le fiduciaire eut introduit dans nos mœurs toutes ces qualités dont ces adorables personnes raffolent : la corruption, les pots-de-vin, les passe-droit pour les petits zamis, et faute d’être en mesure de mettre un point final à toutes ces exactions et à cet univers de pourris, je termine sur une interrogation : qui mettra fin à ce néolibéralisme qui nous tue?

L’austérité imposée à tous est le fruit de la concupiscence de quelques-uns.

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