La richesse, c’est comme la nature. Il ne faut pas y toucher si on veut la conserver. – Georges Wolinski
«Le printemps sera chaud! » entend-on depuis plusieurs mois. Nous vivons actuellement une période trouble au Québec, du jamais vu depuis des lunes. Les critiques d’une bonne partie de la population vont au-delà de la partisannerie et du désir de faire changer de cap le gouvernement en place. La majorité des remontrances faites à l’équipe Couillard pourraient s’adresser à n’importe quel parti qui prétend représenter la population, mais qui ne la consulte jamais et n’écoute pas la grogne de la rue. Un gouvernement qui improvise, sans vision. Ou plutôt qui prêche la « prospérité » économique à tout prix. Quitte à perdre une grande partie de la population au combat. Et la seule façon pour les hommes et surtout les femmes (qui souffrent davantage des politiques d’austérité) de se faire entendre : les pétitions et les manifestations. Car il faut bien le dire, Couillard fait son Harper… la sourde oreille aux critiques. Quand on réduit aussi les espaces de contestation, on prend le risque d’ouvrir la porte aux dérapages. C’est malheureusement le dernier recours des mécontents. Non seulement les politiques libérales engendrent la colère, mais les décisions dénotent un manque de respect pour les « payeurs de taxes ». Le ministre de l’Éducation démissionne après une pléiade de bourdes, on lui verse une indemnité de départ. Le premier ministre forme une équipe et part en France à grands frais. Des augmentations de salaire aux députés? Mais non voyons, ils n’iraient pas jusque-là! Pourtant… oui! Deux poids, deux mesures? Devons-nous attendre trois ans pour les éjecter du pouvoir? Que restera-t-il des régions dans trois ans?
Plusieurs groupes citoyens, syndicats et étudiants ont commencé à manifester. Mais les mouvements semblent isolés, mal coordonnés, de sorte que, pour le moment, les manifestations n’attirent que quelques dizaines ou centaines de personnes. Pas de quoi faire bouger la machine! Comment faire alors pour que le printemps soit véritablement chaud? Plusieurs notent qu’il sera impossible de revoir autant de monde dans la rue qu’en 2012. Quand on regarde les sondages, on peut le croire. Une grande partie de la population approuve les politiques d’austérité. Pourtant ce que les libéraux préconisent va carrément démanteler le modèle québécois. Modèle qui était loin d’être parfait, mais dont les bases n’attendaient qu’à être développées. On efface et on recommence!
L’imagination et la détermination seront les maîtres mots. Et de grâce, partez-moi pas sur Harper!
Faut que ça bouge!
La seule solution qui semble envisageable et qui pourrait avoir une portée tangible est la paralysie du système. Mais comment nuire aux décideurs sans perturber les activités des citoyens? Chose certaine, s’il n’est que tiède, le printemps risque d’être significatif. Déjà, on assiste à des manifestations restreintes mais franches : occupation de bureaux de ministres, « vandalisme » à l’UQAM et un langage cru qui réveille! Le « Mangez de la marde » de Christian Bégin à Rivière-du-Loup en février à la manifestation devant le bureau de Jean D’Amour en témoigne. (D’ailleurs, quelle tempête dans un verre d’eau!)
Donc, si le nombre de personnes prêtes à s’indigner est insuffisant, les actions devront être doublement marquantes. On ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs. Et nous avons été moutons trop longtemps! On assiste à un début de momentum. La contestation s’organise, lentement mais sûrement. Mais il faudra tenir bon et aller plus loin que les manifestations. L’imagination et la détermination seront les maîtres mots. Et de grâce, partez-moi pas sur Harper!