
Vingt-cinq ans ont passé depuis la parution du premier Bilan du nationalisme au Québec, un ouvrage qui faisait le point sur 200 ans de nationalisme québécois. Les événements de ce quart de siècle mouvementé justifiaient largement une édition augmentée et entièrement revue de ce livre de Louis Balthazar.
« Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis 1985. J’écrivais alors que les grandes clameurs nationalistes s’étaient tues ; on parlait d’un déclin inexorable du sentiment national chez les Québécois. Les années suivantes ont fait mentir ce diagnostic. La température du nationalisme québécois a monté jusqu’en 1995, au moment du deuxième grand référendum sur la souveraineté qui s’est soldé par une défaite crève-coeur », explique Balthazar.
Louis Balthazar est diplômé de l’Université de Montréal et de Harvard. Professeur émérite du Département de science politique de l’Université Laval, il a été coprésident de l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand. Ses recherches portent sur la politique étrangère des États-Unis, les relations canado-américaines et le nationalisme québécois.
En parlant de son nouveau livre, l’auteur précise : « Après 1980, le Québec se retrouve divisé, affaibli. Dans bien des cercles, on n’ose plus guère parler de nationalisme. On préfère s’en remettre à l’identité nationale ou à la question identitaire pour signifier, il me semble, une même réalité : l’attachement à la nation, la conscience nationale. »
L’ouvrage servira autant d’outil pédagogique que de référence pour tous ceux souhaitant avoir accès à un traité vulgarisé du combat mené par les Québécois pour affirmer leur identité.
La lecture d’un tel livre aurait pu être ardue. D’autres intellectuels recourent à des concepts hermétiques qui peuvent rebuter les non-initiés. Louis Balthazar sait vulgariser théories et arguments. Multipliant les exemples qui éclairent, l’auteur réussit à bien cerner les enjeux qui ont véritablement contribué à forger le Québec, mais surtout, les Québécois.