
Un projet de 15 millions de dollars permettra à la Coopérative de solidarité Paradis, de Rimouski, d’offrir aux six organismes culturels qui en sont membres des locaux tout neufs, et même d’accueillir quatre nouveaux organismes.
Le nouveau bâtiment sera construit au pied des futures et proverbiales « deux tours », qui remplaceront la Grande Place, ce défunt centre d’achat actuellement en démolition après des décennies de bons et loyaux services dans le paysage du littoral rimouskois.
Selon Claude Fortin, président de la coopérative et directeur général de Paraloeil, l’objectif est d’offrir des espaces locatifs adéquats et à prix abordable aux organismes membres, tout en développant un lieu public qui permettra de générer de l’achalandage en plein centre-ville.
Cela correspond à la mission d’origine de la coopérative, fondée en 2005 pour collectiviser la propriété de l’ancien cinéma Audito. Ce monument du paysage rimouskois avait été acheté en 2002 par Paraloeil, organisme de production cinématographique fondé en l’an 2000. Paradis se voulait au départ une coopérative de gestion et d’utilisation d’équipements culturels, tout en assurant l’opération d’un café. Le projet de relocalisation porte ce mandat à un niveau inégalé en créant un véritable complexe culturel au centre d’un quartier des spectacles.
Aux quatre organismes fondateurs du Paradis – Paraloeil, Caravanserail, les Éditions du Berger blanc et Tour de Bras –, se sont ajoutés la Ligue d’improvisation de Rimouski (LIR) et le Théâtre L’Exil. Avec la construction d’un bâtiment de 47 000 pieds carrés, de grosses pointures rejoignent les rangs. La Corporation des métiers d’art, le Festi-Jazz de Rimouski, le Carrousel international du film de Rimouski et le Réseau des organisateurs de spectacles de l’Est du Québec (ROSEQ) auront aussi pied sur rue entre le fleuve et la cathédrale.
Julie Gauthier, directrice générale de la coopérative, précise que la croissance de l’équipe pourrait permettre bientôt l’ajout d’une catégorie de membres travailleurs, et quelques membres de soutien sont déjà actifs au sein de l’organisme. La dimension coopérative semble un élément mobilisateur pour la population et les partenaires. Thomas Aubert, membre de soutien, pense que « de nos jours, le modèle coopératif favorise un sentiment de confiance, car il encourage davantage des agissements conformes à l’éthique ».
Si le simple fait d’être regroupés permet aux membres de bénéficier d’un meilleur pouvoir de négociation avec les partenaires financiers publics et privés, d’un partage d’espaces communs et de la synergie créée autour d’un pôle culturel, le meilleur avantage coopératif reste le contrôle des membres sur le coût à long terme de leur espace locatif, et donc une stabilité du budget d’opération et de localisation.
Voilà donc un modèle qui devrait faire école à l’échelle nationale.