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Mieux connaître pour mieux protéger

Par Mylène Joncas le 2010/05
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Mieux connaître pour mieux protéger

Par Mylène Joncas le 2010/05

Dernièrement, je discutais avec mon chum de la pièce que j’aimerais aménager au grenier de notre maison et il m’a répondu : « Avant de penser au toit, refaisons les fondations, question de s’assurer d’être assis sur du solide ! » Évidemment ! J’y ai vu un parallèle avec la biodiversité. On entend à tout vent que la biodiversité vit un déclin accéléré, qu’il faut la protéger, penser à l’avenir et aux générations futures. Sans négliger l’importance de ces messages, nous gagnerions à mieux connaître la biodiversité pour comprendre pourquoi il faut la protéger.

Pourquoi la biodiversité m’interpelle ?

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu une relation sereine avec la nature. J’aime la respirer, la comprendre et l’expliquer. Une promenade en forêt ou au bord de la mer me revivifie. C’est entre autres pour ces raisons que je me sens préoccupée par l’état actuel de la biodiversité. On dit que, jusqu’à présent, 1,75 millions d’espèces ont été identifiées. On estime que plusieurs millions sont encore inconnues et disparaitront dans l’ombre… Ça ne peut faire autrement que de susciter une réflexion quant au monde que nous laisserons à nos enfants.

Changer le monde

Pour changer le monde, il faut voir grand ! Néanmoins, pour agir à l’échelle d’un pays ou du monde, il faut d’abord s’attarder à ce qui le compose : la biodiversité. Pourquoi est-elle si importante qu’il faille la protéger ? Par quels moyens pouvons-nous influencer, éduquer et changer les mentalités pour assurer sa protection ?

Mon cursus de vie m’a gardée près de la nature. Je l’ai étudiée et j’ai travaillé à la faire connaître dans le magnifique Parc national du Bic. Aujourd’hui, de retour sur les bancs d’école, j’apprends l’éco-conseil. L’éco quoi ? Un éco-conseiller est un agent du développement durable qui accompagne les projets afin qu’ils protègent l’environnement, s’occupent des gens, tiennent compte de l’économie et soient respectueux de nos valeurs. Bref, c’est une personne au cœur vert soucieuse d’un monde meilleur !

À toutes les époques, des flyés ont essayé d’apporter leur vision pour changer le cours des choses. Nous n’avons qu’à penser aux guerres mondiales, aux mouvements des années ’70, à l’évolution explosive de la technologie de la fin du siècle dernier… Certaines personnes ont laissé leur marque, alors que d’autres, mal comprises, sont passées pour des cinglées. La vague de changements se poursuit et le monde doit s’adapter aux époques et aux gens. Aujourd’hui, c’est la biodiversité qui est en crise. Certains citoyens voient le drame, alors que d’autres vivent innocemment dans l’abondance. Cependant, nous sommes près de sept milliards à nous nourrir, nous loger, nous vêtir, exerçant une pression importante sur les ressources naturelles.

Dans les petites actions, les meilleures solutions

Comment sait-on qu’il faut protéger la biodiversité ? Lorsque le mal est fait… Quand une population d’oiseaux abandonne une falaise parce que trop de gens les ont dérangés… Qu’est-ce que la biodiversité représente pour moi ? Comment la relier à mon quotidien ? Par exemple, un boisé près de la maison permet un moment de détente après une journée remplie, les extraits du saule soulagent la fièvre et les insectes pollinisateurs sont essentiels aux arbres fruitiers.

En travaillant comme naturaliste, j’ai souvent constaté que prendre le temps d’écouter, de regarder, de sentir, de toucher et de goûter la nature avec les gens les rejoint, les éveille, les émerveille. Il en va de même dans l’éducation de mes petites filles. À un an et demi, ma cadette reconnaissait et nommait une vingtaine d’animaux ! Pas mal comme début.

Dans les petites actions, les meilleures solutions ! Apprendre à mieux connaitre la biodiversité commence dans la vie de tous les jours, à la maison et à l’école. Protéger la biodiversité, c’est aussi tenir compte de ce qui détruit les habitats, dont le nôtre. Comment ? Une utilisation adéquate du bac bleu, le compostage, l’achat local et le covoiturage sont des débuts de solutions.

« Biodiversifier » son quotidien

Mettre en œuvre des programmes de conservation est très louable. Cela dit, l’action débute chez soi. Le rôle de conservation n’appartient pas qu’aux gouvernements. Certes, leur participation est souhaitable, voire nécessaire, mais tous les citoyens de la planète sont interpellés. Par où commencer ? La réponse : sur notre propre terrain !, en laissant libre cours à une pelouse écologique où s’épanouit une végétation locale. Les épervières, les violettes et les fraises colorent, diversifient et agrémentent notre été !

Bonne Année internationale de la biodiversité !

L’Année internationale de la biodiversité nous rappelle l’importance de mieux la connaître pour mieux la protéger, la respecter et y prendre part… Tout comme je veux laisser en héritage à mes enfants une maison solide portant l’âme de son vécu, je veux qu’ils vivent dans un monde plus coloré, plus agréable, plus « biodiversifié ».

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