
L’auteur fait partie de l’Initiative de journalisme local
Le lundi 6 novembre a eu lieu une grève organisée par les syndicats du Front commun autour des établissements scolaires et d’enseignements supérieurs, ainsi que devant les services de la santé et sociaux.
Cette grève fait suite à l’offre que le Conseil du trésor a déposée le 29 octobre. Elle contenait la proposition d’une bonification s’élevant à 1,3 %. Les syndicats ne pouvaient l’accepter en raison de la démonstration du gouvernement à ne pas saisir les difficultés réelles et évidentes que vivent les services publics. Les travailleuses et travailleurs sont de plus en plus épuisé.es en tentant de maintenir à flot le service public avec de moins en moins de moyens à disposition.
En effet, le gouvernement reconnait que la pénurie de main d’œuvre cause une surcharge de travail et donc une dégradation des conditions de travail dans les services publics. Cependant, aucun investissement n’est réalisé dans ce secteur pour améliorer les conditions. Et cette austérité instaurée est indépendante du contexte économique, ou du budget dont dispose le gouvernement.
Ainsi, la grève veut mettre en avant la double contrainte que le service public subit : le manque de main d’œuvre et l’austérité économique injustifiée.
Que se passe-t-il ?
Une pénurie de main d’œuvre entraine nécessairement une surcharge de travail supportée par les travailleuses et travailleurs, ce qui entraine une baisse de la qualité de service. Les conditions de travail se dégradent, avec des épuisements professionnels. Avec ces épuisements, encore moins de personnel est disponible, ce qui accentue davantage la charge de travail. Et ce cercle vicieux ne fait que de s’accélérer dans les services. D’où la nécessité d’investir dans les services publics pour amortir la pénurie de main d’œuvre initiale en évitant les épuisements amenant à des invalidités du personnel.
Dans cette situation, chaque personne qui utilise les services se voit impactés par cette situation. C’est pourquoi cette situation concerne tout le monde.
Malgré les multiples négociations, il semble que le gouvernement ne veut pas comprendre la situation. La grève est alors le dernier et ultime recours dont disposent les travailleuses et travailleurs pour tenter de remettre en marche les services publics. Malgré tout, le gouvernement continue de s’enfermer dans le cycle de l’austérité. Or, ces réinvestissements sont essentiels pour préserver les services publics.
Investir
L’investissement dans les services publics permettra de rendre les emplois plus attractifs, ou encore d’améliorer les conditions de travail. La situation économique du Québec démontre qu’il est en mesure de financer davantage les services publics et son personnel.
Car au regard des prévisions budgétaires, aucune crise des finances publiques n’est présente. C’est même tout le contraire. Le gouvernement dispose d’une marge de manœuvre importante pour répondre au besoin des services publics.
Pour chaque dollar supplémentaire investi dans les services publics, le produit intérieur brut (PIB) augmente de 1,10 $ à 1,25 $, selon les données de Statistique Canada analysées par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS).