L’auteur fait partie de l’Initiative de journalisme local
Le 2 octobre au Cégep de Rimouski a eu lieu une conférence destinée à la population de la MRC de Rimouski-Neigette pour explorer les fondations d’un futur écoquartier dans la ville de Rimouski. Ce projet provient de CMētis, fondé en 2021. CMētis est un organisme à but non lucratif à haut impact de transformation sociale intégrant les expertises de la conception, de la construction et du développement immobilier écologique.
Le but de cet OBNL est de démarchandiser et décarboniser le secteur immobilier par l’intermédiaire d’activités de conception-construction écologiques afin d’accélérer la transition socioécologique. Ce qui passe par la création d’écoquartiers. L’Écoquartier prévu à Rimouski vise à être un milieu de vie urbain sain axé sur l’inclusion et le lien social.
Qu’est-ce qu’un écoquartier ?
Un écoquartier est avant tout basé sur des principes de durabilité sociale, d’écologie et d’économie par lesquels sa communauté se mobilise pour créer de la richesse.
Un écoquartier repose sur 5 piliers :
Proposer des logements pour tous et de tous types participants aux « vivre ensemble » et à la mixité sociale
Offrir les outils de concertation nécessaires pour une vision partagée dès la conception du quartier avec les acteurs de l’aménagement et de ses habitants
Promouvoir une gestion responsable des ressources
S’intégrer à la municipalité existante et au territoire qui l’entoure
Participer au dynamisme économique régional
Le projet d’un écoquartier se place alors dans le cadre de la transition écologique, car il se centre sur trois volets complémentaires et équilibrés : environnemental, économique et social. Or, des projets qui sacrifient l’un des trois volets au profit des autres ne peuvent être soutenables. Par exemple, le projet de développement à Pointe-au-Père qui sacrifie le volet environnemental au profit des volets économique et social.
Les avantages de vivre dans un écoquartier
Un écoquartier est alors une forme d’organisation alternative aux modèles urbains dominants (Maman, 2023). Les espaces créés par un écoquartier prennent une tout autre forme, car ils sont structurés pour défendre des modèles de démocratie, d’équité, de création de valeur sociale et d’inclusion.
Les écoquartiers sont alors le produit de groupes dominés. Ils cristallisent une volonté de changer les villes « par une vision alternative du développement urbain et la création d’un autre rapport au logement, à la ville et aux autres » (Maman, 2023).
Une dimension importante présente dans un écoquartier est celle de la relation humaine. En effet, il remet en avant les notions de solidarité et de bien commun. Si le développement de l’écoquartier repose en effet sur les volets économique et environnemental, c’est avant tout pour répondre au besoin des personnes qui y vivent et s’impliquent dans sa conception et sa création.
« C’est ainsi que la dimension humaine se trouve au cœur de tout projet d’écoquartier » (Maman, 2023).
De ce fait, un écoquartier se bâtit et maintient des formes de relations sociales favorisant la convivialité, l’appartenance et le commun. Par exemple, par le partage d’équipements ( jardinage, bricolage, etc …), le transfert de connaissance, des expériences collectives (mixité des gens), etc.
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Maman, Catherine, et Rola Hussant-Zebian. « L’écoquartier, une forme d’alter-organisation : le rôle des émotions dans la compréhension de ses enjeux environnementaux et humains », Management & Avenir, vol. 136, no. 4, 2023, pp. 127-149.
