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L’histoire d’horreur de Simon Croz

Par Mathieu Perchat le 2023/09
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L’histoire d’horreur de Simon Croz

Par Mathieu Perchat le 2023/09

L’auteur fait partie de l’Initiative de journalisme local

Travailleur d’origine française établi dans le Bas-Saint-Laurent depuis sept ans, Simon Croz doit quitter le territoire en raison de problèmes administratifs liés à la transition numérique de son renouvellement de permis de travail du ministère de l’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC).

Son poste en tant que directeur général de Paraloeil, sa famille résidant au Québec, le parrainage de sa compagne québécoise, l’appui des élus de la région et de ses approches, aucun élément ne semble entrer en ligne de compte dans cet avis d’expulsion. Il n’a pourtant d’autre option que de quitter le pays à la fin du mois d’octobre. Pour fixer la date de départ, Simon a été convoqué par l’Agence des services frontaliers du Canada le 21 septembre.

En plus d’être une mesure anti-sociale, le Canada connaissant une pénurie de main-d’œuvre, souhaite attirer un demi-million d’immigrants par année, ce qui rend incompréhensive la mesure d’exclusion de Simon Croz dans ce contexte.

Actuellement, Simon se trouve dans un statu quo qui dure depuis 4 mois, ce qui le prive de ses droits fondamentaux. Il a perdu son assurance malgré avoir cotisé pendant ses années de travail, ou encore le droit d’avoir une couverture santé a également été retirée ce qui le place dans une situation à risque lors d’un potentiel accident. En d’autres termes, ses droits acquis en ayant vécu au Québec durant 7 années ont été supprimés par un problème administratif.

Pourtant, plusieurs actions ont été menées pour faire annuler cet avis, comme une pétition qui a réuni plus de 12 000 signatures, ou encore l’interpellation du ministre de l’Immigration par le député local.

Une nouvelle action a eu lieu ce mercredi 6 septembre. Elle consistait en une présentation de presse réalisée par Simon accompagné du maire de Trois-Pistoles, Philippe Guilbert, et du député bloquiste de Rimouski-Neigette—Témiscouata—Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas. Cette présentation avait pour but d’interpeler une nouvelle fois le ministère de l’Immigration pour que ce problème administratif connaisse un heureux dénouement.

L’action consistait aussi à faire entendre que la région du Bas-Saint-Laurent refuse que le fédéral sabote les efforts de la région d’attirer et d’intégrer les personnes immigrées. Le cas de Simon n’est qu’un cas visible parmi de nombreux cas similaires, mais silencieux, que doivent gérer les villes de la région.

Un manque de cohérence du gouvernement fédéral et la lourdeur du processus d’immigration privent d’un travailleur la région en pleine pénurie de main-d’œuvre.

Il est clair que cette situation témoigne d’une extrême lourdeur des processus administratifs, faisant perdre aux personnes traitant les dossiers le contact avec les humains qui se cachent derrière. Il faut rappeler que 40% des dossiers présentent des erreurs, traduisant la complexité des démarches administratives. « Il faut rendre ça plus direct et plus humain », ajoute Simon Croz.

Simon bénéficie d’un soutien, mais ce dernier rappel que la plupart des personnes dans la même situation n’en disposent pas.

Dans l’état actuel de la situation, Simon ne sait pas s’il doit rester sur place en tentant de résoudre la situation, sans pouvoir travailler et sans couverture santé ni assurance. Ou s’il doit retourner en France, ce qui entrainera une remise à zéro de son statut et une impossibilité de savoir si la nouvelle demande de visa travail permettant de revenir au Québec sera acceptée.

L’adresse de la pétition : https://www.change.org/p/simon-croz-doit-rester-au-canada?fbclid=IwAR0px1RZUpweYWAXknwNxUXP7Djsmkarb3vqErMNaolysEiWeOpIQyC1x3U

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