
L’auteur fait partie de l’Initiative de journalisme local
Une coalition de groupes environnementaux demande au gouvernement Legault de ne pas prendre les actuels feux de forêt comme prétexte pour retarder une fois de plus le dépôt de la stratégie pour protéger le caribou.
La coalition demande la mise en place de mesures intérimaires visant la protection des secteurs névralgiques en attendant la divulgation de la stratégie.
La coalition estime d’autant plus, dans ce contexte, que la population est en droit de connaître les intentions du gouvernement pour assurer la protection des hardes menacées conformément à l’échéancier promis. Elle demande au ministre fédéral de l’environnement, Steven Guilbeault, de renoncer au délai supplémentaire accordé au gouvernement du Québec pour la divulgation de son projet.
Le gouvernement aurait déjà annoncé, lors de consultations privées, que la stratégie déposée en juin ne serait encore une fois qu’à l’état de projet soumis à des consultations.
« Le Québec se doit de livrer un plan de rétablissement du caribou forestier et montagnard crédible et efficace. Sans ce plan, le gouvernement provincial forcera la main du gouvernement fédéral à intervenir sur le territoire. La paix sociale et la réconciliation avec les premières nations sont des enjeux d’importance auxquels le Québec se doit d’adhérer et de prendre action » relève Marie-Ève Desmarais, ingénieure forestière.
D’ici à la mise en œuvre d’une stratégie caribou, la coalition demande également de mettre en place le plus rapidement possible des mesures intérimaires pour les secteurs névralgiques qui sont susceptibles d’abriter des caribous. Cela s’avère d’autant plus nécessaire que les territoires à protéger proposés par Québec ne satisfont pas certains interlocuteurs qui militent pour la conservation du caribou.
Sans endosser le modèle forestier actuel, la coalition invite le gouvernement et l’industrie à prioriser les coupes dans les secteurs forestiers brûlés ou affectés par la TBE (tordeuse des bourgeons de l’épinette) qui sont déjà accessibles et à l’extérieur de tout secteur d’intérêt pour la protection du caribou.
« Avec une superficie affectée de plus de 900 000 hectares jusqu’à maintenant, il n’y a aucune raison que l’industrie aille se servir dans les secteurs névralgiques pour le caribou. Dans le contexte où on doit protéger 30% du territoire d’ici 2030, la récolte doit se faire en-dehors de ces secteurs, de tous projets d’aires protégées déjà à l’étude, et des zones qui se trouvent à proximité. Il ne faut absolument pas, par exemple, que les vieilles forêts du secteur Lemoyne, juste à l’est de la rivière Péribonka, soient saccagées par des coupes » réclame Anne-Marie Chapleau, de Mères au front-Saguenay.
La coalition, à l’origine la demande de divulgation immédiate de la stratégie, se compose du groupe Environnement Vert Plus, du Comité de protection des monts Chics-Chocs de la réserve faunique de Matane, de la Société de conservation ZICO de la Baie-de-Gaspé (SCZBG), de la Coalition Fjord, des Mères au front, dont les groupes locaux de Saguenay, Québec, Montréal, Outaouais, Laval, Rive-Sud de Montréal, Cantons de l’Est, Rouyn-Noranda, Pays-d’en-Haut, Rimouski, St-Jean-sur-Richelieu, Arthabaska-Érable, Val-d’Or, Vaudreuil-Soulanges, Rivière-des-milles-îles et Les Moulins.