
L’auteur fait partie de l’Initiative de journalisme local
Le mardi 11 avril 2023, la Collectivité écologique Bas-Saint-Laurent a présenté son rapport détaillé de la consommation des textiles usagés des citoyens du Bas-Saint-Laurent.
Réalisé au cours de l’été 2022 avec l’aide de la SADC du Kamouraska, le rapport résulte d’un travail de collecte de données de plusieurs mois auprès des friperies, des dépôts textiles, des écocentres, des centres de tri et des lieux d’enfouissement techniques du Bas-Saint-Laurent. Les données obtenues ont permis de brosser un portrait détaillé de la situation des surplus de textiles usagés à l’échelle du Bas-Saint-Laurent. Ce n’est pas moins de 2290 tonnes par année de textiles usagés qui sont réparties entre les friperies, les centres de tri et des lieux d’enfouissement.
Le premier constat que le traitement des textiles post-consommation est une problématique au Bas-Saint-Laurent. Auparavant, des organisations situées à Montréal et à Québec, comme le Village des Valeurs et Renaissance, récoltaient les textiles usagés. Or, depuis leur arrêt, ce sont les friperies de la région qui récoltent cette tâche gargantuesque. En effet, sous l’énorme quantité de dons qu’elles se voient affubler, une grande partie des textiles finit dans les lieux d’enfouissement, avec un impact environnemental et économique fort.
Le rapport estime que 1250 tonnes de textiles post-consommation sont recueillies par année par les 38 friperies du BSL. Dont 99% de ces donations proviennent des citoyens (décroissance …). Les friperies éliminent 25% des textiles qu’elles reçoivent, ce qui représente environ 310 tonnes de textiles par année.
Le rapport en conclut que la valorisation de ces textiles est incomplète. Les acteurs locaux rencontrent des difficultés dans la gestion de ces surplus, dont les seules options comportent des problématiques, comme lorsqu’il est question d’enfouissement.
Le rapport révèle notamment que près de 6 300 tonnes de textiles sont enfouies chaque année au Bas-Saint-Laurent. Très peu de débouchés pour les textiles non valorisés et non vendus. Dans les friperies de la région, environ 50 % des textiles reçus sont revendus et 5 % sont valorisés, généralement en guenilles. Cela laisse donc près de 45 % des textiles reçus en friperie qui finissent à l’enfouissement ou à l’exportation !
« Il faut réfléchir ensemble aux moyens à mettre en place pour réduire leur présence et ultimement trouver une façon de les valoriser. Nous avons tous un rôle à jouer, que cela soit à titre de consommateur, de citoyen ou d’élu », souligne le président de la table des élu.es municipaux du Bas-Saint-Laurent et préfet de la MRC de Rivière-du-Loup, monsieur Michel Lagacé.
« Une fois le portrait établi, la prochaine étape repose sur une prise en charge collective et créative de cette matière pour la transformer en objets d’art et articles utiles et agréables à utiliser au quotidien. […] Relever le défi de réduire à néant, ou presque, la quantité de textiles envoyés à l’enfouissement engage notre intelligence, nos habiletés et notre créativité les plus vives » indique Jacques Lemieux, président du conseil d’administration du centre de Récupération de L’Isle-Verte.
Ce rapport régional n’est qu’un premier pas vers une réflexion plus approfondie sur la situation des textiles au Bas-Saint-Laurent. Plusieurs acteurs du territoire souhaitent se rassembler pour donner suite aux recommandations effectuées dans le cadre de ce projet.
Source
Portrait des textiles postconsommation des citoyens du BSL 2022 : https://co-eco.org/wp-content/uploads/2023/03/Portrait-des-textiles-postconsommation-des-citoyens-du-BSL_2022.pdf