
L’auteur fait partie de l’Initiative de journalisme local
À la suite de la conférence donnée dans les locaux d’AIBLS concernant les soins de santé offerts aux femmes enceintes qui ne bénéficient pas de la RAMQ, de nombreux points très intéressants et importants ont été soulevés et méritent qu’on leur prête attention.
La population qui ne peut accéder à la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) se compose de visiteuse.rs et de touristes, de certains travailleuse.rs détenant un permis de travail ouvert et d’étudiant.es en provenance d’un pays avec lequel le Québec n’a pas conclu d’entente de sécurité sociale.
Or, il est commun que certaines personnes durant leur séjour deviennent enceintes. Ce qui engendre des difficultés pour obtenir des soins de santé tout au long de leur grossesse.
Les intervenants et les intervenantes du milieu de la santé ont exprimé leur préoccupation dans ces difficultés à recevoir des services obstétricaux. S’ajoute à l’absence de la RAMQ, la présence potentielle d’une précarité financière qui réduit les possibilités de faire appel à ces soins, et/ ou de posséder une assurance privée qui couvre ces soins ; couverture qui se fait rare. De plus, la barrière linguistique, la difficulté à trouver un médecin, la mauvaise compréhension du réseau de la santé sont autant de facteurs qui compliquent de façon draconienne l’accès aux soins de santé.
Le facteur économique, l’une des principales barrières pour l’accès aux soins, engendre donc une absence de consultation. Mais aussi, incite à se présenter à la dernière minute aux urgences pour accoucher afin d’éviter de devoir payer à l’avance une partie ou la totalité des coûts.
Dans le cas de grossesses plus compliquées, l’impossibilité de recevoir un suivi obstétrical constitue un facteur de risque significatif et de naissance prématurée. Ce qui cause de graves conséquences sur l’état de santé du nouveau-né et celui de la personne qui accouche. Mais aussi, le personnel soignant perçoit une pression supplémentaire en raison d’une absence d’historique de grossesse et des antécédents (médicaux ou autres).
En effet, le suivi médical n’est pas une nécessité absolue pour une grossesse et une naissance en santé. Penser le contraire amène à pathologiser la grossesse. Or, cet état du corps n’est pas une maladie. Néanmoins, pouvoir compter sur le corps médical reste préférable.
Ainsi, au Québec, aucun programme ne couvre les frais d’accouchement des femmes ne disposant pas d’une couverture santé. Toutefois, certains organismes comme Entre deux vagues et Accueil Maternité ont pour mission de réduire les inégalités sociales en aidant les femmes enceintes en situation de vulnérabilité.
Il existe également la Fondation Olo, qui remet aux personnes ne pouvant bénéficier de la couverture RAMQ ou PFSI des ressources alimentaires adaptées aux personnes enceintes. Cela, peu importe le contexte des personnes.
Sources :
AIBLS de Rimouski
Rapport gouvernemental :