
L’auteur fait partie de l’Initiative de journalisme local
À l’heure actuelle, le taux d’inoccupation est estimé à 0.2% à Rimouski, alors qu’en 2019 il s’élevait à 2.7%. Cette baisse alarmante a été provoquée par la pandémie, plus exactement, un ralentissement des mises en chantiers en raison des mesures sanitaires, une hausse des coûts de construction, et une demande accrue de logements en région.
La ville de Rimouski a déjà été confrontée à une baisse semblable, dans les années 2000, avec un taux d’inoccupation similaire. La construction de nouveaux logements a pu endiguer cette baisse, arrivant à l’équilibre au bout de six années.
L’objectif est alors similaire : la construction de nouveaux logements, mais avec des mesures prenant en compte la situation économique actuelle, la hausse des prix des constructions ou encore la hausse des taux d’intérêt pour les emprunts. La ville vise donc la construction de 2500 unités de logement minimum pour atteindre l’équilibre de 3% d’inoccupation.
La ville voit dans cette crise l’opportunité de créer de nouveaux espaces et de nouvelles habitations plus en adéquation avec la crise climatique. De nouvelles normes vont donc être appliquées sur les bâtiments et quartiers afin de les rendre durables.
Couplées à la construction de nouveaux logements, s’ajoutent la rénovation des anciens et l’augmentation de leur densité pour réduire l’usage des véhicules, l’éparpillement des commerces et services et l’accessibilité aux transports en commun sans devoir construire de nouvelles lignes et voies. L’intensification de la densité se fera principalement au niveau du centre-ville.
Pour mener à bien ce projet, la ville de Rimouski va mener douze principales actions concrètes, qui se divisent en deux types : les révisions réglementaires, les allégements fiscaux et les révisions budgétaires.
Les premières mesures visent principalement la révision de la réglementation liée à l’urbanisme. Elle vise principalement à faciliter la réglementation pour favoriser l’installation d’unités d’habitation accessoire (UHA), comme le logement additionnel, l’unité d’habitation détachée et la minimaison. En ce qui concerne la minimaison, la ville est encore en recherche de promoteur pour réaliser un quartier de minimaisons et en recherche de terrains pour l’accueillir.
Dans le même esprit de vouloir adapter les logements déjà existants, la ville de Rimouski a pour projet d’ajouter une partie logement à la cité des achats, contribuant ainsi à créer un usage mixte en plus de la création de nouveaux logements.
Une révision des réglementations visant l’exploitation des résidences de tourisme de type Airbnb est proposée. Mais l’impact de ce type de résidence est très limité à Rimouski. Ces mesures visent surtout à limiter son impact.
Ensuite, la ville de Rimouski va faire une demande auprès de la ministre responsable de l’Habitation pour bonifier le financement québécois sur les questions de logements sociaux. De plus, la ville s’engage à fournir un appui en crédits de taxes foncières pour tout projet de construction de logement abordable et social de plus de 20 unités jusqu’à un maximum de 35ans.
Dans la même veine, la ville va réaliser un crédit de taxes foncières sur la construction de logements à loyers raisonnables, et dans une résidence déjà existante.
Ainsi, l’ensemble de ces mesures visent à faciliter la mise en chantier de nouveaux logements, en attirant des investisseurs et promoteurs.