Actualité

Définir la finalité de la ville

Par Mathieu Perchat le 2023/01
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Définir la finalité de la ville

Par Mathieu Perchat le 2023/01

Un entretien avec Jean Bedard

L’auteur fait partie de l’Initiative de journalisme local

                Pour celles et ceux qui aiment la ville, et qui aspirent à une ville meilleure, une ville qui respecte et accueille la vie humaine. Mais aussi qui est capable d’inclure les autres espèces vivantes qui ne peuvent s’adapter à l’urbanité, et qui voient leurs espaces sectionnés par l’urbanité. Alors ce qu’il faut, c’est une ville construite comme un écosystème.

Une telle transformation est possible, si l’on procède non pas ville par ville, mais quartier par quartier. Revitaliser chaque quartier pour qu’il ne se limite plus à servir uniquement de dortoir, mais au contraire que chacun d’eux permette une résilience, grâce à l’inclusion de services de base, comme une petite épicerie (biologique), une école primaire, une garderie, etc.  Cela entrainera aussi comme avantage de réduire notre dépendance à la voiture. Mais surtout, cette réappropriation des quartiers redonnerait une nouvelle finalité à la ville.

La ville ne sera plus sans finalité, car oui, les urbanistes ne savent pas réellement quel est le but de la ville, sa raison d’existence. Et c’est là l’un des points majeurs à faire : redonner un sens à la ville. Et son sens devrait être de faire habiter une pluralité d’êtres vivants, mais aussi de pouvoir habiter elle-même l’espace dans lequel elle s’inscrit. Et par habiter, il faut entendre d’être capable de tisser des liens d’interrelation avec ce qui entoure.

Pour ce faire, ce sont les citoyennes et citoyens qui ont la capacité à lui en donner un, grâce à leur hétérogénéité singulière.

Si la municipalité n’est pas en mesure de définir un sens, c’est en raison de la bureaucratie. Elle émerge par une rupture de la communication entre la municipalité et les citoyens. Par exemple, lorsqu’un règlement est produit en réponse à un acte sans interroger les auteurs ou autrices de l’acte, sans vouloir comprendre les motivations, ce qui est à l’origine. Ainsi, rétablir le lien et la communication se fait par l’acte citoyen, qui va, par sa composition hétéroclite et les fortes relations qui le composent, réussir à contrebalancer le pouvoir municipal afin de parler sur une égalité, et non sur un rapport de puissance.

Pour résumé, ‘’ il suffit ‘’ de se rassembler par quartier, grâce à des tissus amicaux et collaboratifs pour reconstruire nos lieux à notre image. Cela demande de revoir nos priorités, nos valeurs comme celle de la propriété privée, notre manière de communiquer avec les personnes qui nous entourent, avec nos voisins. Mais aussi ce que l’on fait avec nos jardins de gazons, qui pourraient devenir des espaces agroécologiques tout en conservant un esthétisme. Ce qui permettra d’accéder non pas à une autonomie, mais à une souveraineté alimentaire.

Chaque ville, chaque quartier aura sa réponse, sa finalité et sa manière d’habiter, pouvant répondre par la flexibilité aux exigences et difficultés rencontrées.

Mais concrètement, comment peut-on faire pour réaliser ce projet ? En réalité, la réponse est ouverte, tout est à créer. Nous avons la chance d’avoir une liberté de création, d’innovation, il faut vraiment en profiter. On peut toujours trouver des inspirations, des modèles pluriels chez d’autres cultures, dans le passé.

Nous avons les volontés, les ressources et les outils communicationnels pour amorcer un tel projet.

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