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Une première coopérative de propriétaires cherche à prendre racine au Bas-Saint-Laurent

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Une première coopérative de propriétaires cherche à prendre racine au Bas-Saint-Laurent

Dans un contexte où l’achat d’un logement devient de plus en plus inabordable, un nouveau modèle d’habitation basé sur les fiducies foncières américaines, la coopérative de propriétaires, a été initié en Estrie. Le projet a inspiré un groupe de six familles au Bic qui souhaitent créer ce type de logements près de la ferme Sageterre, mais les défis restent grands avant la première pelletée de terre.

La ferme Sageterre, située au Bic, manque de logements pour les familles qui souhaitent s’y installer et développer leur projet à la ferme.

En octobre 2021, six familles liées à Sageterre ont ainsi décidé d’amorcer un projet de coopérative de propriétaires, car ce nouveau modèle permettrait d’accéder à la propriété plus facilement et de limiter la spéculation immobilière.

« Le projet est vraiment intéressant, parce que c’est un programme d’accès à la propriété. Ça permet aux gens qui ont le goût d’avoir une propriété, de pouvoir avoir accès à la propriété sans avoir une grosse mise de fonds (…) et l’organisme [Fonds coop accès proprio] s’occupe aussi de payer pour le terrain », explique Jacques Chauvette, un bénévole qui s’implique activement dans le projet.

La spéculation immobilière est aussi limitée au niveau de la revente. Chaque propriétaire achète un droit d’usufruit sur la propriété. Lors de la revente, le propriétaire récupère ses remboursements qu’il a faits sur son hypothèque, mais seulement une partie de la plus-value du logement ; le reste est réinvesti dans le fonds et la coopérative. Il y a aussi un prix de revente maximum pour continuer à garder le logement abordable.

Vivre en communauté et avoir son espace

En Estrie, plusieurs projets de coopératives de propriétaires ont émergé tels qu’une communauté urbaine de mini maisons ou quatre quadruplex sur un terrain de 90 000 pieds carrés pour bénéficier d’espaces verts et d’une zone de conservation en copropriété.

Clara Roy-Bourbeau fait partie du projet de coopérative de propriétaire au Bic, elle souligne que l’intérêt d’un tel projet est de partager des espaces publics tout en ayant son espace privé : « l’idée de vivre en communauté et d’avoir mon espace, je trouve que c’est vraiment beau. (…) Je trouve que des enfants élevés tous seuls dans une petite maison, il manque un petit quelque chose pour moi (…). Avoir d’autres familles pour nous supporter quand on veut prendre des vacances, il y a un esprit pour élever des enfants qui est vraiment intéressant, mais aussi d’avoir son espace à soi, c’est vraiment cet équilibre-là que je trouve intéressant ».

Les défis

Pour que le projet se concrétise au Bic, le principal défi consiste à se trouver un terrain à proximité de Sageterre.

Clara Roy-Bourbeau cultive un jardin de fleurs comestibles à Sageterre. Elle observe que « le défi c’est le logement proche de la ferme (…). Ce n’est pas évident quand tu as un jardin d’utiliser ton auto pour venir jardiner dans un contexte écologique, dans un contexte de temps et de proximité ».

Les membres cherchent donc un terrain qui serait à une distance de 15 minutes de marche de la ferme Sageterre, mais c’est un défi de trouver un terrain où construire en zone agricole.

« Il y a toute une série de problématique parce qu’on est en secteur agricole, donc les terrains non agricoles, ils sont rares », mentionne Jacques Chauvette. De plus, il indique qu’« une fois qu’on a le terrain, ce n’est pas si simple, il faut avoir le droit de construire et ça va demander beaucoup de négociation avec la ville ».

La hausse des coûts pourrait aussi représenter un défi en faisant en sorte que le financement du projet ne pourrait pas être suffisant : « Les coûts de construction, actuellement les taux hypothécaires viennent de grimper, peut-être que les programmes vont devoir être bonifiés », ajoute monsieur Chauvette.

Après avoir réuni les familles pour lancer le projet, le premier défi pour la coopérative de propriétaires reste toutefois le manque de terrain pour construire.

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