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Déclaration commune : Canada, Ôte tes pattes d’Haïti !

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Déclaration commune : Canada, Ôte tes pattes d’Haïti !

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken était en visite à Montréal la semaine dernière où il a rencontré la ministre des Affaires étrangères du Canada Mélanie Joly. L’un de ses buts était de convaincre le gouvernement canadien de mobiliser des troupes à Haïti où de nouvelles vagues de contestation, parfois violentes, secouent le régime fantoche depuis plus de 40 jours. De son côté, le gouvernement haïtien a appelé à une telle intervention. Pourtant, pas besoin de regarder bien loin dans le passé pour voir le désastre que ces interventions ont été pour le pays. Un gouvernement de pantin cherche à se maintenir au pouvoir et à empêcher une révolution, les multinationales souhaitent le maintien de politiques qui leur offrent le bar ouvert (comme l’établissement de zones franches) et les puissances impérialistes comme les États-Unis et le Canada cherchent à maintenir leur domination. Nous offrons notre solidarité inconditionnelle au peuple d’Haïti en lutte contre la vie chère, un régime fantoche à la botte des puissances impérialistes et la main mise du pays par les capitalistes.

La hausse des prix des carburants n’a été que l’étincelle qui a ramené dans la rue une colère populaire bien vive depuis des décennies. La mobilisation a pratiquement été spontanée, animée en partie par les conducteurs de taxi-moto et rejointe largement sans être chapeautée par des organisations. Or si l’on écoute les gouvernements et les principaux médias, les troubles seraient le fait de gangs qui auraient pris les commandes. S’il y a certes des gangs qui exercent un contrôle sur des quartiers à Haïti, ceux-ci sont davantage un obstacle à toute initiative populaire pour faire la révolution. Les gangs sont instrumentalisés par les gouvernements et la collusion de ces derniers avec ceux-ci s’est révélée au grand jour à maintes occasions, par exemple lors du massacre de La Saline en 2018, une journée d’assassinats et de viols de masse orchestrée par des membres de gangs et de l’autorité en place. Il n’est pas non plus surprenant que l’élite politique haïtienne ne fasse rien pour favoriser la désertion des gangs par les jeunes. Avec les niveaux obscènes de pauvreté, les politiques néolibérales ont au contraire l’effet de les jeter dans les bras de ceux-ci.

Le dernier déploiement de Casques bleus de l’ONU à Haïti, pour des motifs prétendument humanitaires, s’est soldé par un bilan indéfendable. Les hauts gradés ont eu peine à justifier les milliers de morts et encore plus de viols causés par leurs opérations de « maintien de la paix ». Leur action a favorisé les plus sordides mascarades électorales, la propagation du choléra et l’imposition de mesures néolibérales sous couvert de développement économique. Pour le gouvernement en place, c’était la garantie de rester au pouvoir alors que pour les Casques bleus c’était l’impunité. À titre d’exemple, un agent du Service de police de Saguenay a été rapatrié d’urgence pour lui éviter une inculpation à Haïti pour des violences sexuelles commises alors qu’il participait à ces forces [http://ucl-saguenay.blogspot.com/2019/10/inconduite-sexuelle-en-haiti-le.html]. Ce policier violeur est encore aujourd’hui en fonction.

Pour toutes ces raisons, nous manifestons notre opposition à toute intervention militaire étrangère à Haïti et dénonçons les simulacres d’opérations humanitaires qui bloquent la voie au changement social. Nous sommes de tout coeur avec la population révolutionnaire du pays qui en a marre de cette mise sous tutelle par les puissances impérialistes et de ce cercle vicieux qui amène toujours plus de misère.

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